Le temple

Les cinq vaisseaux sylves émergèrent de l’hyperespace. C’était l’une des missions que les Sylves menaient indépendamment de l’Alliance. Ce n’était pas par méfiance envers les Orions, mais plus parce que leurs réactions tendaient parfois à êtres très… violentes et qu’il était alors difficile de les calmer.

Le système comportait deux étoiles rapprochées avec une unique planète habitable par les orions. Cette dernière était donc de facto la plus intéressante du système et les vaisseaux s’y dirigèrent immédiatement. Une fois en orbite, le Satyre se mit en panne afin de bénéficier d’une plus grande capacité de détection.

Rapidement, des signes de vie apparurent très clairement à la surface, accompagnés par quelques constructions mineures. Vraisemblablement des villages primitifs. Soudain, une nouvelle donnée fut transmise par le vaisseau, celle d’une construction en pierre bien plus imposante que le reste à quelques kilomètres du plus proche village.

Fait intéressant, le vaisseau ne détectait de trace de civilisation que sur un unique continent. Les autres contenaient bien des signes de vie, mais aucun signe de construction.

Profitant des communications interstellaires, le Garde envoya un rapport à son supérieur contenant toutes les données qu’ils avaient récupéré jusqu’ici et incluant ses prochaines décisions.

En l’occurrence, sa prochaine décision était d’envoyer une équipe sur place afin de rencontrer les indigènes et, peut-être, d’en savoir plus sur ce temple qui semblait en avance par rapport au reste.

Sitôt les ordres envoyés, une douzaine de sylves – armés – embarquèrent dans une navette de transport. Une fois pleine, la navette décolla et se dirigea vers le site d’atterrissage, près du village.


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Les avaient réussit à trouver une clairière assez large pour que la navette puisse s’y poser sans difficulté. La végétation était dense, mais cela ne gênait pas le moins du monde les Sylves. Dans une forêt, elles étaient dans leur élément.

Dès qu’elles pénétrèrent sous les arbres, elles repérèrent de nombreux mouvements. Manifestement, les animaux locaux les avaient repérés. Tant qu’ils se contenteraient de leur tourner autour, tout se passerait bien.

Malheureusement, il était évident que ce ne serait pas le cas.

A mesure que l’équipe s’enfonçait dans la jungle, les cercles décrits par les animaux diminuaient en rayon. Bientôt, ils furent suffisamment proches pour que les sylves puissent les voir.

Peu engageants. Des boules de poils, mais surtout avec un certain nombre de griffes et de dents. Par prudence, les Sylves pointèrent le canon de leurs armes. Manifestement, les animaux reconnurent la menace, car ils reculèrent légèrement.

C’est alors que les Sylves repérèrent une créature en hauteur, une plus intelligente que les autres et qui cherchait à le tomber littéralement dessus. Immédiatement, deux Sylves pointèrent leurs armes vers le haut.

Cette situation tendue dura un long moment pendant lequel les sylves continuèrent d’avancer vers le village. Lorsque la végétation se fit moins dense, certains animaux s’éloignèrent tandis que des nouveaux venaient les remplacer. Ceux en hauteur étaient toujours là.

Les sylves avancèrent sans presser le pas, gardant toujours un œil attentif sur les animaux qui les suivaient. Finalement l’orée de a forêt fut visible. Avec un chemin complètement libre. Quelques minutes plus tard, les Sylves étaient sortit de la zone dangereuse.

Sitôt qu’elles se furent plus éloignées, les sylves entendirent que les animaux avaient décidé de passer à l’action… et de s’entretuer. Les cris de douleurs se mêlant aux cris de rage et à ceux, beaucoup plus rares, de victoire. Finalement, peut-être qu’ils n’avaient qu’attendus d’être tranquilles pour pouvoir se battre en paix. Ce n’étaient pas les affaires des Sylves.

Maintenant qu’elles étaient en territoire moins hostiles, les sylves pressèrent le pas en direction du village. Après tout, elles ne savaient pas quels dangers recélait encore la forêt.

Près du village, elles rencontrèrent un grand nombre de créatures à priori reptiliennes, les plus évoluées de cette planète selon le vaisseau. Ils étaient armés. Tous sans aucune exception.

Avançant doucement avec les armes abaissées les sylves tentèrent de communiquer avec les indigènes. Apparemment sans succès puisque la seule réaction perceptible fut une excitation général des créatures, ces dernières poussant des cris et levant leurs armes.

Les sylves avancèrent encore un peu, mais plus doucement. Cependant, au bout de quelques pas, ils lancèrent leurs lances primitives avec une précision qui força les sylves à s’écarter pour ne pas êtres touchées. Immédiatement, elles repérèrent que d’autres créatures les chargeaient avec des instruments ressemblant un peu trop à des haches.

Peu désireuses d’êtres ainsi blessées, les sylves tirèrent des coups de semonce en l’air et au sol, largement en avant de la foule. Les boules d’énergie bleutées explosèrent au contact, projetant de la terre dans les environs et laissant d’importants cratères.

Le tout eut pour effet immédiat de stopper la charge et même de faire fuir les créatures. Maintenant complètement en sécurité – bien que d’une manière peu appréciable – les sylves avancèrent vers le village. Après tout, il pouvait peut-être contenir des choses qui aideraient à comprendre ses habitants.

En fouillant le village, les sylves trouvèrent dans une case un peu plus importante que les autres quelques dessins du temple au milieu d’autres documents incompréhensibles. Ils en gardèrent néanmoins des copies pour pouvoir les étudier plus tard. Lorsqu’elles ressortirent du village, elles reçurent une communication du vaisseau.

« Vaisseau orbitant la planète trouvé. Continuez votre mission, les indigènes sont partit en direction du temple. »

Sans plus poser de question, les Sylves se dirigèrent vers le temple. Peut-être que cette fois ci le contact serait plus fructueux.

Les vaisseaux Sylves s’étaient rapidement placés près de leur nouvelle trouvaille. Ils n’étaient pas pressés, mais désiraient en savoir plus sur ce nouveau vaisseau. Ils ne prirent pas de temps pour maximiser les détecteurs et envoyer les sondes dans l’espace vers l’objet inconnu.

Elles se virent définir une trajectoire précise par les instigateurs Sylves. Leur nouvelle découverte s’avérait tout à fait mystérieuse et inattendu. Chaque détail amenait son lot de questions pour ses explorateurs interstellaires.

Malgré son rapprochement du vaisseau inconnu la flotte se tenait à distance sécuritaire. On n’oubliait pas de respecter les protocoles de sécurité dans la foulé. Il s’agissait des sondes qui prenaient tous les risques en s’approchant de l’objet immobile. Un grand navire d’environ 800 mètres de long : rien de bien impressionnant contre les plus longs et nombreux Satyres.

Les sondes parcouraient les moindres recoins extérieurs de la coque du nouveau vaisseau. Des ouvertures fines et à peines discernable laissaient penser à des panneaux duquel se cachaient d’armes. Cependant, rien à s’inquiéter : aucune énergie ne s’en dégageait. D’un même ton, aucune communication ne venait de ce vaisseau à la dérive.

Des moteurs de types inconnus, un blindage étrange, mais aucune vie venant du navire, encore moins la moindre parcelle d’énergie. En somme, sans de véritables preuves contraires : l’objet spatial était bel et bien abandonné. Dans ce cas de figures, les Sylves pouvaient se permettre des investigations plus en profondeurs…

Les sondes, jusque là resté à distance, s’approchèrent de leur objectif jusqu’à s’accrocher chacune d’un côté de la coque. Ils mirent leurs instruments spécialisés en mode de fonctionnement. Ils ne purent que repérer quelques fragments d’informations.

Code:

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Qu’un morceau de blindage et deux corridors vides de chaque côté.

Résultat : rien à se mettre sous la « dent »/. Pour ces explorateurs impétueux, il fallait aller plus loin. Et cette avec cette détermination que deux navettes se dirigèrent avec détermination vers le navire abandonné. Douze Sylves composaient chaque équipe, et seulement une équipe par navette.

Les deux petits vaisseaux s’arrimèrent sur le « ventre » de la bête qu’ils s’apprêtaient à aborder. Les sondes avaient repérés deux sas – ou quelque chose s’y apparentant – à cet endroit. L’une des navettes vers le premier et l’autre vers le deuxième.
Les portes du vaisseau leur furent ouverte automatiquement à leur arrimage. Pas besoin de forcer ou de demander, un mécanisme automatique fit tout le travail pour eux. De chacune des navettes, on fit le premier pas à l’intérieur du navire abandonné et inconnu.

Les murs étaient d’un genre nouveau. Aucun des quatre coins du couloir ne dégageait ne lumière, et la forme de celui-ci était d’autant plus intéressante qu’elle semblait d’une nature indiscernable. Cependant, les Sylves avancèrent sans trop se soucier, sinon plus tard, du mur et des plafonds…

Et l’atmosphère…

Personne ne savait si elle était apparue, si elle avait changé ou simplement renouvelé, mais elle était fraiche. La composition restait encore à déterminer, et comme pour les murs, cela attendrait un peu au retour.

C’est avec assurance que les Sylves se frayèrent un chemin dans les couloirs de l’objet spatial abandonné. Ils étaient tous vides, et il n’y avait rien à trouver que des murs et une atmosphère. Il régnait un silence stupéfiant, sans une brise, sans un seul son.

Pour les deux équipes, le silence signifiait qu’il n’y avait tout bonnement rien. Que le vide, les murs, et un air frais. Après quinze bonnes minutes de tranquillité, personne n’était à prévoir un évènement opportun pour la première équipe, celle plus à l’arrière du vaisseau…

Non, puisque ce fut la deuxième équipe que le malheur frappa. Pendant que le groupe de douze avançait relativement lentement dans les longs couloirs vides, un mur de la même forme que les autres descendirent au point que tout repérage visuel fut inutile…

Et toute communication également ! Seulement la moitié des Sylves, ceux le plus près de leur vaisseau de transport de personnel, était encore joignable.

Par un autre hasard, les deux navettes furent arrachées de leur point d’ancrage, sans qu’aucune explication ne puisse être donnée. Les deux navettes, conscientes, commencèrent à voguer tranquillement, très lentement, très sûrement, vers le vide infini. Ils se reprirent rapidement après quelques secondes d’inaction et se rapprochèrent de leur position initiale.

La partie ne s’annonçait plus du tout sous contrôle…

Quelques temps après avoir visité le village l’équipe au sol, que l’on n’avait pas informé de ce qui se passait en orbite, arriva au temple repéré depuis l’orbite, le temple vers lequel les créatures lézaroïdes semblaient s’être dirigées.

Mais ce n’était pas qu’un temple qui les attendait, c’était tout une série de construction. Il y avait en face une pyramide à degré – que les autochtones montaient grâce à un escalier – et sur la droite une sorte de place entourée de plusieurs petites pyramides à degré. Ces dernières n’étaient d’ailleurs pas complètes et formaient donc un ensemble de terrasses… ou d’autels.

Les sylves attendirent que tout les indigènes soient rentrés dans la pyramide, puis prirent le chemin qui était devant eux et qui les menaient, après un croisement, soit à la place, soit à la pyramide. Les… terrasses ne semblaient pas avoir d’ouverture si bien que l’intérêt qu’elles présentaient était limité, les sylves décidèrent donc d’aller directement à la grande pyramide.

Peut-être qu’un nouveau contact se ferait de manière plus calme…

Les sylves arrivèrent à l’entrée du temple sans que rien de remarquable ne se passe. L’extérieur des pyramides était dépourvu d’une quelconque décoration et n’avait rien qui pouvait intéresser les explorateurs interstellaires. Ils entrèrent donc dans la pyramide.

Ici, la situation était nettement différente. L’intérieur était richement décoré par des gravures que les sylves enregistrèrent de manière méthodique. Leur attention fut particulièrement attirée par des dessins qui représentaient côte à côte les autochtones avec des créatures bien plus grandes qu’elles. Autre fait intriguant, les indigènes étaient toujours sur la droite des créatures inconnues. On y voyait également plusieurs créatures difficiles à identifier mais qui semblaient agenouillées. A part ca, les dessins semblaient raconter une histoire, mais il faudrait d’abords découvrir l’ensemble pour la déchiffrer.

Après avoir parcouru environ le quart de la longueur les Sylves arrivèrent à un croisement d’où partaient trois voies. L’équipe se sépara en trois pour explorer chacun des couloirs.

Le couloir du centre était essentiellement la même chose qu’avant, mais rapidement, les couloirs de côté arrivèrent à une petite salle plus ou moins circulaire au centre de laquelle se trouvaient plusieurs… peut-être des autels. A part ceci et les omniprésents bas reliefs, il ne semblait rien y avoir d’intéressant. Les sylves enregistrèrent donc les informations disponibles et repartirent rejoindre l’équipe du centre.

L’équipe du centre avait quand à elle ralenti la marche lorsqu’elle avait apprit le retour des deux autres équipes. Une fois toutes les sylves réunit, elles reprirent leur progression vers le centre de la pyramide.

Arrivé presque à celui-ci, les sylves débouchèrent sur une grande salle où étaient réunit les créatures lézaroïdes qu’elles avaient rencontré plus tôt. Cependant, ces dernières ne les avaient pas encore remarquées. Les sylves en profitèrent donc pour essayer d’enregistrer le plus de choses possible au cas où elles devraient s’en aller.

La salle ne semblait pas avoir d’autre issue, à part éventuellement une mezzanine situés au fond, mais qui n’avait à priori aucune ouverture. Sous la mezzanine était situé un trou ovale, dont le centre coïncidait exactement avec le centre de la pyramide. Si c’était destiné à jouer un rôle symbolique, c’était presque impossible à déterminer, mais cela constituait néanmoins un exploit technique pour une civilisation aussi peu avancée.

Finalement, les autochtones prirent petit à petit conscience de la présence des sylves, mais, si certains tenaient des armes, aucun ne semblait être agressif. Celui qui semblait être le chef se rapprocha même un petit peu, sans pour autant s’exposer. Les sylves en profitèrent donc pour avancer.

A mesures qu’elles se rapprochaient du fond de la salle, les indigènes refermaient un cercle autour d’elles, les guidant progressivement vers le trou – puis qu’ils bloquaient le passage vers la sortie – tout en gardant des distance respectueuses. Le « chef » était quand à lui sortit du groupe et se tenait sur la mezzanine, juste au dessus du trou.
Lorsque les sylves arrivèrent au trou, le chef des indigènes s'agenouilla. Les sylves ne réagirent pas et sondèrent à la place le trou, voyant ainsi qu’il descendait jusqu’à environ le quart de la pyramide, une chute qui tuerait sans doute les autochtones qui auraient le malheur de tomber. Ce n’est que plus tard que les sylves remarquèrent que les autres indigènes proches s’étaient agenouillés.

Elles firent mine de rebrousser chemin mais leurs… hôtes ? leur bloquaient le passage, bien que dès que l’un d’entre elle les approchait, ceux-ci tombaient sur leurs genoux. Finalement, ne voyant pas d’autre issue pacifique, elles sautèrent dans le trou et activèrent leur armure pour contrôler leur chute.

Elles atterrirent à la hauteur prévue, dans un couloir sans torche, contrairement au reste de la pyramide. Il n’y avait en face d’elle qu’un long couloir sans aucune décoration. Elles l’empruntèrent donc, pour tomber au bout d’un moment sur un autre trou, qui descendait lui bien en-deçà du niveau du sol. Elles descendirent également ce trou.

La nouvelle salle n’avait aucune torche. A la place il y avait relativement peu de cristaux répartit dans toute la salle qui fournissait une lumière faible, mais bien présente. Les murs étaient couvert d’nu alliage doré, mais inconnu.

Enfin, il y avait une imposante porte, penchée vers l’intérieur de la salle. Les sylves s’en approchèrent, puis tentèrent de découvrir ce qu’il y avait au-delà, mais leurs capteurs ne trouvèrent rien d’intéressant, si ce n’était que le couloir se séparait en deux au-delà de la porte.

Finalement, elles décidèrent de l’ouvrir, mais avant d’avoir pu faire quoi que ce soit, la porte s’ouvrit d’elle-même. Mais au lieu de pivoter sur ses gonds, elle rentra dans le mur, comme un sas de vaisseau spatial…

Devant les sylves s’étendaient les deux chemins qu’elles avaient vus.

Les Sylves avançaient pas à pas à chaque couloir, à chaque intersection et même à chaque mètre qu’ils traversaient. Ils ne savaient pas ce qu’ils pouvaient rencontrer : déjà un mur avait séparé en deux la deuxième équipe et les navettes avaient été détachées du vaisseau où ils avaient débarqués. Ils continuaient à explorer tout en sachant que personne ne pouvait les sortir de là dans l’immédiat…

La première équipe se frayait un chemin à travers les couloirs sombre et constant enfoui dans les entrailles du vaisseau inconnu. À l’opposé, la deuxième équipe, réduite de moitié, se contentait de visiter les endroits en périphérie, les pièces les plus près de l’extérieur. Mais tous les lieux semblaient se ressembler, sans la moindre exception…

… sauf peut-être une pièce… une salle assez grande qui fut trouvée par les douze Sylves de l’équipe un. Aucune porte automatique ne séparait celle-ci du reste du labyrinthe de couloirs, le groupe entra alors sans aucune crainte, ou tout du moins sans pensée considérée négative ou défaitiste, mais pensaient-elles vraiment ?

Lorsque chaque individu put entrer dans la pièce sans contraintes, ils constatèrent le spectacle de lumières qui se trouvait à quelques dizaines de mètres devant eux.

Une colonne se trouvait au centre de la salle : une forme composés de jeux de lumières de tous les tons de bleus. Des éclairs tantôt statiques un instant, tantôt dynamiques au deuxième moment. Un spectacle presque indéfinissable en moins de deux ou trois mots. Pourtant, ce qui intéressait les sylves n’étaient pas la forme du phénomène, mais plutôt sa substance.

Leur appétit était servit : le cylindre dégageait une énergie monstre. La plus grande vraisemblance était qu’il s’agisse d’un générateur. Générateur de type inconnu, par contre. Même s’il semblait atteindre le plafond de la pièce, le diamètre de la forme ne dépassait pas 3 mètres. Sans connaître la peur, l’un des individus s’avança près de la formation énergétique.

Pendant que ce qui lui servait de jambes approchait du phénomène artificiel, il relevait des données astronomiques sur toute la salle. Toute la salle, sauf bien sûr sur ce quoi il s’intéressait le plus. L’énergie dégagée et les caractéristiques visuelles étaient toujours les mêmes à mesure qu’il progressait.

Il fut au point de la machine - enfin de ce qui devait en être une – après quelque secondes. Ses camardes à quelques mètres de là s’occupaient à surveiller les environs et collecter d’autres données. Puis, il avança son membre antérieur droit vers l’engin énergétique.

À peine fut-il à quelque centimètre de cette circonférence parfaite… tout s’arrêta ! Du moins, c’est ce qui se produit après que les éclairs d’une bleutée éclatante s’était transformé en un rouge sombre attrayant. Plus rien, plus aucune lumière, seulement les sens et les sylves eux-mêmes étaient encore en fonction.
Le silence à l’intérieur du vaisseau ne se propageait non pas uniquement dans les places vides, mais également dans les endroits où les Sylves avaient le pied. Aucun bruit, aucun son, aucun lumière, tout semblait là pour que quelque chose leur tombe dessus. En revanche, ce fut plutôt la lumière qui leur vint.

En effet, le générateur qui n’avait plus dégagé d’énergie depuis son arrêt, reprit tout d’un coup de sa vigueur bleutée et de ses éclairs dynamiques après les quelques minutes. Une véritable surprise qui étonnât et aiguisa la curiosité de ces êtres. Cependant, malgré celle-ci, ils n’eurent pas d’autres informations sur la réaction qui s’était produit, et ce même si maintenant les murs et les plafonds émettaient des lueurs d’éclairages.

L’équipe un se regroupa finalement à l’extérieur de la salle du générateur pour poursuivre sa route. Sans d’autres précisions, il valait mieux changer de lieu. Douze individus en place pour continuer la marche quand…

« Brhphhhhhh… Brhphhhhhh, Brhphhhhhhhhhhh ! »

Des sons étouffés d’armes à accélération de particules ! Et bien sûr, celle de leurs congénères ! Les quelques sylves encore désorientés par les sons de possibles combat tentèrent de les repérer. Quand ce fut fait, tout le monde était tourné vers l’Enfiri du groupe produisait les sons de bataille rangée. Elles comprirent vite qu’il s’agissait d’une transmission. Il s’agissait donc de l’équipe deux – son reste du moins – était en état d’agitation…

« Équipe deux avons engagé le combat. »

Et derrière les paroles fades de ce combattant, un cri bestial s’acheminait jusqu’aux récepteurs auditifs des Sylves. Quelques secondes après, ils furent suivis de dizaines provenant de tous les couloirs du navire. Rien de moins de faire perdre la maîtrise de soi à quiconque doué de frayeur !

« L’affrontement est terminé. » rapporta l’un des Sylves qui avait été engagé dans la bataille. « Nous avons engagé une créature énorme, mais nous n’avons subis aucune perte. Elle s’est enfuit après que nos tirs l’est soit effleuré, soit touché. »

Ce, sans aucune émotion, comme à l’habitude de cette espèce. La petite histoire ne fit que mettre les deux équipes en position plus rapprochés, sans pourtant changer la donne des dispositions entres ces visiteurs.

À mesures que le premier groupe s’enfonçait dans les entrailles du navire, plus de mystères s’affichait au tableau : maintenant une substance inconnu se trouvait entres leurs mains… et sans oublié un corps de leur camarade. D’abord, le premier, trouvé au coin d’une intersection, le deuxième, accroché par ses restes au plafond d’un des couloirs.

Une substance organique semblait-il, d’un brun mort. Comme s’il s’agissait d’un être vivant laissé sans nourriture…

Le corps, quant à lui, était à moitié dépecé. À vrai dire il manquait la partie supérieure : soit la tête, les bras et le tronc. Les sylves n’avaient maintenant plus aucun doute sur ce qui avait pu arriver à la moitié perdu dans les fonds du vaisseau.

Pourtant, ce ne fut pas ces incidents isolés qui arrêtèrent l’avancée des Sylves. Toujours prudent, mais déterminé, ils traversaient encore et encore les couloirs inconnus du navire, se rapprochant de plus en plus de la vérité…

Et le tronc de l’un d’entre eux fut embroché devant eux en direct !

À peine avait-il pris le premier rang pour prendre un détour du couloir qu’il avait reçu un projectile à peine perceptible dans l’abdomen. En plus de l’avoir traversé de pars en pars sans arrêter, il avait également troué le mur ! Un trou circulaire relativement gros. Et pour l’acolyte tombé, l’ouverture semblait plus grande – de la taille d’un poing – veiné près de la blessure. Celles-ci tantôt noir tantôt d’un vert obscur, tantôt les deux…

Et pour défendre le groupe, ils se mirent à chercher la chose qui les avait frappés. Le premier qui put se mettre en position devant le Sylve transpercé n’aperçu que la queue meurtrière – amalgamé de sortes dents aiguisés - de leur agresseur fuir sur un chemin perpendiculaire… sur le plafond…

L'équipe se sépara en deux pour pouvoir emprunter les deux chemins en même temps. Néanmoins, ceci se prouva être inutile puisque les deux chemins se rejoignirent après à peine une dizaine de mètres. L'équipe fut donc réunie pour continuer l'exploration de l'infrastructure souterraine. Quelques mètres plus loin, le chemin se séparait à nouveau en deux. Imperturbables, les Sylves se séparèrent de nouveau en deux équipes pour couvrir le plus de distance possible.

Les Sylves continuèrent donc leur chemin pendant plusieurs minutes sans que rien de notable ne se passe, si ce n'est qu'une des deux équipe ne cessait d'entendre de légers bruits qu'elle ne pouvais pa identifier. Cette dernière se trouva à nouveau confronté à une intersection. En face d'elle se trouvaient un chemin qui allait à droite tout en descendant, tandis que l'autre était légèrement à gauche et montait. Heureusement, six étant un nombre divisible par deux, les Sylves formèrent des équipes de trois qui allèrent chacune explorer une des possibilités

L'équipe qui était descendu arriva rapidement à une pièces de forme sphérique et de dimensions plus que respectables. La pièce était globalement plongée dans le noir, mais quelques sources de lumière brillaient par intermittence. Les sylves remarquèrent par ailleurs que les bruits désordonnés qu'elles entendaient étaient en fait coordonnés avec les lumières. En affinant leurs sens, elles réussirent également à percevoir qu'il s'agissait en fait de sortes de postes de montages similaire à ceux que l'on pouvait trouver dans des usines puisque des sortes de bras manipulaient des objets. Cependant, les objets semblaient ne pas changer ou presque au fil des opérations, si bien qu'elles ne savaient guère à quoi s'en tenir.

En pendant ce temps, l'équipe de six qui était restée intacte ne trouvait rien, si bien qu'elle continuait son exploration sans avoir rien à reporter.

La pièces sphérique comportait également en son centre une sorte de pilier solide aux formes étrange. La pièce ne comportait pas non plus de plancher, sauf une passerelle – sans rambarde – qui allait de l'entrée jusqu'au pilier. On pouvait également distinguer près du pilier une sorte de console. Les trois sylves avancèrent donc pour examiner l'ensemble. Ce faisant, elles remarquèrent qu'au pilier était attaché un bras complètement immobile qui se terminait parce qui était qualifiable de globe oculaire. Cependant, le bras était inanimé, de même que le globe oculaire, si bien que les sylves n'y prêtèrent qu'une attention limitée.

Une fois sur place, les sylves remarquèrent que la console comportait des touches marquées par une sorte d'écriture cunéiforme, dont elles avaient déjà vu certains signes. Elles tentèrent d'appuyer sur les touches, mais sans aucun effet détectable. Elle se contentèrent donc de continuer à étudier le reste de la salle.

Pendant ce temps, l'équipe de six n'avait toujours rien trouvé, et continuait donc d'avancer.

L'équipe de trois, qui entendait distinctement un bourdonnement constant, qui était montée était quand à elle parvenus à une salle composées de l'intersection de quatre couloirs à angle droits les un des autres. La salle avait donc huit couloirs formant des extrémités, mais un seul – excepté celui qui leur avait permit d'entrer – comportait une sortie. Les sylves l'empruntèrent donc pour continuer d'explorer.

Elles montèrent ainsi un étage avant de déboucher sur une salle similaire à la précédente. D'ailleurs, cette salle était littéralement superposée à la précédente. Ici, le bourdonnement était légèrement plus marqué et du carré central s'échappait une lumière bleue. Les Sylves tentèrent de regarder par la petite ouverture, mais ce fut un échec, ils continuèrent donc à explorer la salle.

Ce dernière ne semblait pas du tout avoir d'autre issue. Les Sylves trouvèrent cependant une console disposant d'une colonne de boutons. Afin d'en savoir plus, les Sylves testèrent donc des boutons au hasards, jusqu'à ce que le bourdonnement omniprésent se fasse plus fort. Revenant sur leurs pas, elles remarquèrent que le carré central disposait désormais d'une véritable ouverture par laquelle les Sylves voyaient un cristal bleu. L'un d'entre eux toucha le cristal... et s'en éloigna immédiatement. Ses mouvements étaient plus lents, sa perception moins précise et même son armure n'était pas intacte puisque cette dernière montrait des signes de faiblesse. Toutefois, le cristal semblait lui avoir plus d'énergie, car il brillait encore plus intensément. Les trois sylves décidèrent de rebrousser chemin et de rejoindre l'autre équipe de trois.

Pendant ce temps, l'équipe des six sylve n'avait rien trouvé, et continuait donc d'explorer. Toutefois, elles furent mises au courant des évènements de l'autre moitié de l'équipe.

Les Sylves présentes dans la salle sphériques avaient finalement décidé qu'il était inutile de continuer des études pour le moment et avaient commencé à rebrousser chemin. Cependant, alors qu'elles quittaient la salle, l'autre équipe touchait le cristal, et les effets ne se firent pas attendre. En effet, la salle sembla se réactiver. Partant du haut pour se propager vers le bas, de nouvelles lumières s'allumèrent et les bras bougèrent plus rapidement. Enfin, le bras central, celui sortant le globe oculaire, s'activa à son tour, son œil luisant dans une salle toujours très sombre.

Préoccupante, très préoccupante était la situation. L’Enfiri de la flotte n’avait eu d’autres choix que de rappeler les troupes à bord du mystérieux vaisseau pour les ramener saines et sauves, ou du moins pour ce qui restait des équipes. Tous les membres de l’expédition espéraient – pour ce que la pensée d’un Sylve peut s’y rapproche le plus – que l’un d’entre puisse au moins atteindre les transports : on ne perdait pas de vue que toutes les expériences vécues par l’un des leurs était tout de même bénéfique à partager avec les autres.

Les navettes commençaient déjà faire le travail pour permettre aux gens de l’expédition de rentrer sans dégât. De manière très brutale, ils coupèrent tout simplement les portes. Une méthode dangereuse qui eu beaucoup de résultats, mais sûrement pas ceux espérés au tout début. Le vaisseau, tel un animal agressé, tourna pour tenter de renvoyer les tirs sur sa coque monstrueuse. Cependant, les Sylves étaient des êtres bien plus déterminés pour se laisser abattre par un changement de position.

Les vaisseaux de l’Alliance suivirent même lorsque le navire inconnu se mit à se propulser vers l’avant. Mécanisme et programmation de défense ? Des êtres vivants pilotaient le vaisseau ? Il avait reçu des instructions ? Toutes ces questions qui ne trottaient même pas dans la tête d’un chef qui consacrait ses efforts à ramener ses chères pousses au bercail.

Ou presque…

Un canon força son entrée à travers l’armature du vaisseau. Il devait s’agir d’un port d’arme caché, et il devait il y a en avoir d’autres. Au même moment qu’il sortait des entrailles de la bête, celle-ci tourna rapidement pour se mettre en position de feu face à quelques moustiques : les navettes Harpies.

Il n’y eu pas d’hésitation, et d’ailleurs, ce fut cette caractéristiques des Sylves qui leur sauva la vie ce jour-ci. Les Banshees « crièrent » à travers l’espace et tirèrent juste ensuite de leur canon principal : une arme dévastatrice. En quelques salves rapides et précises, le canon était mis en métal fondu et le danger était écarté pour pouvoir continuer à découper la porte.

Et un deuxième canon apparu sur le même flanc. Celui-ci ne semblait pas menaçant : il ne pointait dans la direction de personne, hormis peut-être du vide stellaire, mais il changea radicalement de position, se tournant vers l’un de ses assaillants, vers l’arme principal de l’un des vaisseaux noirs de la flotte. Le laser fit quelques dégâts, des dommages mineurs à vrai dire, mais il ne détruisit rien. L’énergie provenant du canon n’était que les faibles capacités de l’engin…

Les sylves entouraient déjà le vaisseau, et firent feu immédiatement sur la deuxième arme. Les particules bleutés des Satyres et les rayons à particules des Banshees furent arrêtés par un bouclier. Lorsqu’il apparût devant les orifices oculaires Sylves, il parût avoir la forme de dizaines d’hexagones adhérés entre eux. Un étrange tableau peu commun et montrait bien qu’il ne s’agissait sûrement pas d’Orions qui avaient conçu ce navire spatial.

L’Enfiri donna l’ordre de faire feu avec les capacités maximum. Un coup de maître qui devait lui assurer une victoire rapide et sans bavure, en théorie. Salves après salves, le bouclier semblait s’affaiblir, diminuant d’intensité à chaque éclat sur tous les côtés. Il ne manquait que quelques tirs…

Et pendant que le vaisseau accélérait, il disparu.

Vaporisé ? Il pouvait s’agir d’une possibilité, mais la situation ne laissait pas croire. Il devait s’être enfui, il devait se cacher. Maintenant, peu importe ce qu’il était devenu, où il était, la situation avait plongé d’un cran de gravité : deux équipes entières avaient disparus et la communication ne donnait rien.




À l’intérieur du vaisseau, l’agitation commençait. La fureur générale avait été réveillée pour de bon. Les cris sonnaient à travers les murs. L’horreur se préparait dans l’ombre et les parties encore inexplorés.

Les lumières allumés projetaient les images de différentes créatures au loin. Des queues, des crocs, des épines dorsales. Tout ce qui était imbriqué dans les gènes de presque tous les êtres de la galaxie comme étant un danger, plus qu’un danger. Tout ce qui était indiqué comme à ne pas croiser.

Des créatures pires que La Terreur elle-même…



Elles avançaient vers les positions des expéditionnaires… tranquillement… affamées…