Chasse en territoire elfe

--Silvermoon--


- Dame Barov de Scholomance, baronne de l’Empire D’Haran !

La dame ainsi présentée fit son entrée dans la salle du trône. Les courtisans la regardèrent avec intérêt. Les représentants de l’Empire que l’on croisait habituellement à Silvermoon n’étaient que des mercenaires, et n’étaient pas invités à la cour… Kael Thas lui-même la fixa avec intérêt, même si il ne bougea pas de son siège.

La dame devait avoir entre vingt et vingt-cinq ans. C’était une mithridienne, et une des plus belle de sa race probablement. Ces serpents, du même doré que ses yeux, se laissaient tomber en cascade sur ses épaules. Elle portait une robe noire, rehaussée de motifs dorés, avec un profond décolleté et une large fente sur le côté droit. Un vêtement fait pour séduire en réalité. A chaque pas, la robe fendue laissait voir sa jambe, parfaite semblait-il. Cette femme était réellement une beauté.

Evidemment, les elfes ne la virent pas comme ça, où du moins ils n’avoueraient jamais la voir comme cela. Ils la regardèrent comme une créature inférieure, une non elfe. Leurs regards hautins s’empressèrent de la détaillée pour chercher ses défauts. Malheureusement, elle n’en avait guère, mais cela ne les découragea pas. A voix basse, les critiques commencèrent. A propos de la couleur de sa robe, de sa vitesse de marche, des serpents sur sa tête…

Lorsqu’elle arriva juste devant le roi, la Baronne fit une révérence, et mis un genou à terre, exercice très délicat avec sa robe, mais qu’elle réussi à la perfection. Aussitôt, les courtisans reprirent leurs critiques : elle ne respectait pas du tout le protocole ! Aucun d’entre eux ne songea qu’on ne lui avait justement pas expliqué ce protocole…

Mais le roi Kael Thas n’avait pas les mêmes buts que ses courtisans. Dans la femme qui arrivait, il voyait celle qui allait accompagner ses éclaireurs en territoire ennemi… et il faut avouer que cette femme commençait à l’inquiéter. Elle semblait plus à sa place dans un bal que dans une chasse aux dragons. Néanmoins, il devait s’avouer qu’elle ne lui déplaisait pas trop… Dommage qu’elle ait des serpents sur la tête et des oreilles si petites, sinon il aurait bien… Son esprit s’égarait, aussi, se concentra-t-il de nouveau sur sa tache. Manifestement, la jeune femme ne prendrait pas la parole la première et resterait à genou tant qu’il ne dirait rien. Il songea qu’il faudrait qu’il touche deux mots à son maître du protocole, qui manifestement n’avait pas fait son boulot. Bon, maintenant, il devait tester la jeune femme…

- Bienvenu à Silvermoon, Baronne. Vous pouvez vous relevez.

D’un mouvement parfaitement exécuté qui dénotait une grande habitude, la jeune femme se releva, ce qui eut pour effet de donner au roi une vue plongeante sur son décolleté. Probablement lié au Protocole dans l’Empire, songea le roi. Elle attendait visiblement qu’il prenne la parole. Aussi commença-t-il a pauser des questions, tout en songeant : « Vraiment pas mal ! »

- On m’a informé que vous veniez chasser le dragon sur mes terres. Dites m’en plus voulez vous ?

- Sire, un monstre gris se cache sur vos terres. Fréquemment, il traverse l’océan pour attaquer le nord de l’Empire. Aussi, l’Empereur en personne m’a chargé d’abattre la bête.

- Un dragon gris ? Nous n’en avons pas vu ici depuis très longtemps…

- Celui-ci est un cas à part, Sire. Il est très intelligent. Nous ne savons pas pourquoi il vient chasser dans l’Empire, mais il semble se faire discret ici.

- Bien, et que ferez vous si vous croisez un dragon bleu ?

Question très importante, les dragons bleus étant amis de son peuple, même si on ne les voyait que de plus en plus rarement…
La baronne hésita, puis dit :
- Je ne pourchasse que les dragons nuisibles…

Le roi eut un sourire. Si le dragon bleu devenait menaçant, elle n’hésiterait pas à l’abattre… ou à essayer ! Mais il connaissait les dragons bleus. Peu de chance qu’elle ait des raisons de les combattre. Maintenant, il devait essayer de déterminer sa motivation.

- Etes vous certaines de pouvoir vaincre ce dragon gris ?

Aussitôt, le bruit de fond des courtisans augmenta : le roi mettait directement en cause les capacité de la baronne (ce qu’ils faisaient également depuis le début de l’entretien, mais à voix basse !). Kael Thas eut un instant d’énervement. Les courtisans pouvaient être très énervant, mais ils avaient leur utilité, parfois. Peut-être devrait il reprendre cette discussion avec la baronne plus tard, en tête à tête… L’idée ne semblait pas déplaisante, mais il avait déjà d’autres objectifs pour elle…

Pour la première fois de la discussion, Dame Barov releva la tête et regarda le roi dans les yeux. Elle eut un sourire inimitable et dit simplement : « Oui »
Kael sondait son visage, recherchant ce qu’elle aurait pu vouloir cacher, mais sur son sourire et dans ses yeux, il ne lisait qu’une détermination sans faille, un réel plaisir à l’idée de tuer un dragon, et une haine farouche de cette espèce.

Oui, la Baronne allait conduire à bien cette mission, et sous son déguisement de courtisane, elle cachait une femme d’action à la volonté inflexible. « Parfait, ce dit il, c’est exactement celle dont mes éclaireurs ont besoin… »

- Parfait Baronne, je ne vous retiendrai pas plus longtemps.

La baronne exécuta une révérence, puis sortit de la salle du trône, sous les regards inquisiteurs des courtisans. Regards qui avaient parfois un peu tendance à s’attacher sur le bas de son dos peut-être, mais ce devait être un hasard, les elfes ne prêtent pas attention aux mithridiennes, même si elles sont forts jolies !

La Baronne marchait d’un pas rapide vers l’auberge du Rat d’Egout Lubrique. Elle avait choisit cette auberge mal famée comme base d’opération pour avoir la paix. Ici, il était peu probable qu’un haut dignitaire elfe décide de venir lui parler, où de l’ennuyer pour quelque raison que ce fut… En plus, ses troupes se sentaient plus à l’aise ici que dans les auberges guindées des parties riches de la ville…

Lorsqu’elle entra dans l’auberge, les regards se tournèrent vers elle. Les clients commencèrent à siffler et à se lever, mais le calme revint immédiatement : un minotaure de plus de trois mètres de haut s’était levé, hache à la main.

- Baronne, nous vous attendions. Les autres sont à l’étage.

- Merci Fortehache. Je te suis.

La baronne se dirigea vers l’escalier, accompagné du puissant minotaure. Les clients ne dirent rien tant qu’ils furent en vu, mais les discutions reprirent dès qu’ils atteignirent l’étage.

- Baronne, nous avons loués toutes les chambres du dernier étage. Mais nos amis sont en ce moment dans la salle du milieu.

- Parfait, allons les rejoindre !

L’auberge était bien entretenue, et le dernier étage devait être réservé aux clients les plus huppés. Peut-être certains nobles de Silvermoon appréciait il la compagnie de jeune fille de bien moins noble lignage et venait ici profiter de leurs charmes… Toujours est il qu’ils devraient aller ailleurs pour cette nuit, le lieu étant occupé.

Lorsqu’elle entra, la Baronne fut accueilli par des exclamations ravies. Son équipe n’aimait pas la laisser seule, mais elle refusait d’être accompagnée dans tous ses déplacements. Elle les regarda d’un air heureux et attendri. Ils lui firent une place sur un lit où elle se laissa immédiatement tomber. Un Orc commença à lui masser les épaules, tandis qu’un ange lui enlevait ses chaussures pour lui passer de confortable chausson en satin. La baronne ferma les yeux quelques instants, sourire aux lèvres.

- Baronne ! Baronne ! Qu’est ce que t’as dit le roi longues oreilles ?

- Du calme, Etincelle, je vais tout vous dire.

La jeune femme ouvrit les yeux et regarda la gnomette surexcité. La dénommée Etincelle ne mesurait pas plus d’un mètre et avait les cheveux bleu pastel. Ses grands yeux, cachés de grosses lunettes vertes, brillaient d’intelligence. Elle portait accrochée à sa ceinture une clef à molette et divers autres instruments d’utilités inconnus.

- Lâche la un peu, Etincelle, tu fatigues notre beauté préférée !

- Ne t’inquiète pas Krakboum, elle ne fait rien de mal !

La baronne eut un sourire en coin. Le gobelin qui venait de parler n’était pas plus grande que la gnome, et portait le même genre d’attirail, lunettes comprises. D’aussi loin qu’elle se le rappelait, ces deux là étaient inséparables… et se disputaient tout le temps !

LKrakboum allait répliquer quand il fut soulevé dans les airs. Une femelle arachne venait de le soulever pour le poser sur une table près de la fenêtre.

- Friménia ! Lâche moi ! J’ai pas besoin de toi, j’ai rien !

- Dame Friménia, petite chose…
Elle soupira. C’était une arachne un peu petite pour sa race, un mètre soixante dix environ. Néanmoins, elle était beaucoup plus forte que ce que l’on pouvait croire, et ses connaissances médicales étaient très étendues. Elle avait également quelques connaissances en magie de guérison.

- Tu t’es encore brûlé, laisse moi m’occuper de toi, où je demande à Félonie de te transformer en crapaud !

La dénommée Félonie, une petite mithridienne aux yeux sombres au cheveux de jais se leva d’un coup de la chaise où elle était assise en criant : « Hou ! ». Le gobelin poussa un hurlement de terreur et faillit tomber de la table, tandis que tous les autres éclataient de rire. Félonie s’approcha du gobelin et lui fit un bisou sur le front :

- Mais c’est qu’il a eut peur le petit gobelin ! Maintenant, laisse toi faire par tata Friménia… ou je te transforme vraiment en crapaud !

Krakboum réfléchit deux secondes. Félonie était mage du collège de la nuit obscure, et à se titre avait de bonnes connaissances des magies démoniaques… et de transformation en crapaud ! Mieux valait obtempéré. Aussi arrêta t il de se débattre.

- Un p’ti bibi pour Droz aussi, ma p’tit’ Félonie ?
Celui qui venait de parler était un grand troll à la peau vert pâle et haut défenses saillantes. Il portait des vêtements en tissus passablement usés, mais qu’il refusait d’abandonner tant il se sentait bien dedans. Félonie le suspectait d’y avoir ajouter quelques enchantements personnels, vu qu’il était mage du collège de la licorne d’argent. Il ouvrit grand les bras comme pour y accueillir la jeune mithridienne.

- N’y compte même pas Droz ! Je te carboniserai avant !

- T’ essairas p’t-être, mais t’y arriv’ras pas.

- Ne commençait pas, les enfants. On a des choses plus importantes à discuter.
Les deux regardèrent l’orc qui venait de parler et dirent en cœur :

- Oui papa Broxigar !

L’orc secoua la tête et se concentra sur son massage. Ces deux là n’arrêtaient pas de se disputer, mais il les avait surpris une fois ensemble tous les deux en train de regarder la lune… Il avait préféré s’éloigner très vite… Le lendemain, ils avaient de profondes cernes tous les deux… La baronne ronronna entre ses doigts. Il avait eu la surprise de découvrir que ses mains, rompues au maniement de la hache, étaient parfaitement adaptées pour les massages ! Il ne s’en plaignait pas, masser la Baronne était un plaisir !

- Brox ! Attrape !

Par réflexe, l’orc attrapa ce que lui lançait la Stygienne. Du baume pour massage. Il lui fit un sourire. Il aimait bien la petite elfe. Pisteuse et chasseuse hors paire, elle leur avait été souvent très utile. Il lui fit un clin d’œil.

- Merci Malicia !

Soudain, l’ange qui s’était assis contre la porte se leva en vitesse et attrapa ses armes. Immédiatement, les autres firent de même. Ainsi apparurent arcs, fusils, haches, épées, dagues…

- Inconnu, qu’y a-t-il ? demanda la baronne.

Peut être le plus inquiétant d’entre eux, l’ange aux ailes immaculées était habillé en cuir noir et tenait dans chaque main une dague étrange. Son visage était caché sous une capuche noire également. Un assassin ou un espion…

- Quelqu’un vient, répondit l’ange.

L’ensemble du groupe avait dégainé ses armes :

Fortehache et Broxigar avaient tout deux sortis leurs massives haches, le gobelin et la gnome deux fusils aussi étranges qu’efficaces. Les mages plongèrent les mains dans leur manches, prêts a incanter, l’ange sortit deux long poignard et se prépara a frapper en fourbe quiconque les attaquerait.

Seul la baronne restait apparemment calme, mais ceux qui la connaissait bien pouvait voir qu’elle était prête a tout.

La porte s’ouvrit, les armes se braquèrent et deux elfes goguenardes apparurent. L’une est vêtu d’une tunique de cuir vert marron et porte une longue cape de la même couleur. A son coté pend un long sabre elfique et de long cheveux noirs encadrent son visage. L’autre elfe, aux cheveux aussi blond que les blés est vêtue d’une longue robe rouge ornée d’or et un collier portant une pierre écarlate enchâssé dans de l’or pend a son cou.

« Et bien quel accueil.
-Qui êtes vous ?
-les personnes qui vous accompagnerons, enfin une partie.
-et ou sont les autres ?
-ici ! »

Les membres de la compagnie de la duchesse se retournèrent et aperçurent deux elfes vêtue comme la première, l’une les cheveux d’argent, l’autre les cheveux blond les regarder d’un air amuser, appuyées sur la fenêtre de la chambre….qui étaient fermé il y a à peine quelques secondes !

« Bien nous sommes au complet.
-pas tout a fait ! »

Un nouvel elfe fit son apparition par la porte, un homme de haute stature, portant une robe écarlate brodée d’or.

« Vous auriez pu m’attendre mesdames. Votre…..égarement a faillis finir mal.
-voyons Tyren, vous énervez pas comme ca. Puis fermez la bouche, ce n’est pas très distingué. »

En effet l’adjurateur Tyren ne pouvait quitter la baronne des yeux et un petit filet de bave commençait a poindre sur le coté droit de sa bouche grande ouverte. Mais aux mots de sa collègue, il se reprit.

« hum…Baronne Jandice Barov, je suis l’adjurateur Tyren, au nom de notre roi Kael’Thas Sunstrider, seigneur des sin’doreïs. Afin de vous aider dans votre quête et d’assurer par la même une autre mission, ces 4 elfes vont vous accompagner. Je leur laisse le soin de se présenter elle même. «

L’adjurateur se recula quelque peut, non sans garder les yeux sur la baronne. L’elfe en robe s’avança la première.

« Je suis la magistère Anateria Bloodfire. Et je…commanderais ces trois énergumènes pendant la mission.
-énergumènes toi même magistère. »

L’elfe a son coté s’avança, elle repoussa une mèche rebelle et se fendit d’une révérence exagéré.

« Illanna Silversong, pour vous servir, ranger d’élite de Quel’thalas. Laissez moi vous présenter mes deux collègues : la blondasse c’est Sylvannas, l’argenté c’est Vereesa. Ce sont les sœurs Windrunners. Deux de nos plus grandes fouteuses de troubles. »

Les deux elfes firent un sourire taquins et firent un clin d’œil a l’orc et au minotaure qui les dévisagent.

« Merci bien ma chère, mais il faut dire que dans ce rôle je suis la meilleure. Ca doit être pour ça que je suis capitaine et toi lieutenant.
-peut être Sylvannas peut être. Bon magistère de mon cœur tu explique ce qu’ils doivent savoir a nos amis tueurs de dragons ?
-j’y venais. »

La magistère prononça une incantation…et fit apparaître une carte « holographique » des terres du nord.

« Bien, nous sommes ici a Silvermoon. U tiers de la presque île est encore sous notre contrôle mais le reste est infesté de morts vivant. Votre dragon vit loin au nord, bien au delà de l’ancien royaume de Lordaeron. Néanmoins il est impossible de se rendre la-bas par voie de terre et vous vous doutez sûrement de la cause.
-les morts vivants.
-exactement. Leur concentration est assez importante sur le chemin et ils ne s’embarrassent pas de prisonniers. Nous allons donc utiliser une de nos frégates rapides qui nous déposera un peu au sud de l’ancienne capitale de Lordaeron, c’est le plus au nord ou nous pouvons aller, la flotte mort vivante patrouille encore le secteur.
-et vous nous accompagner pour obtenir des informations sur votre ennemi je supposes.
-en effet baronne, notre mission, outre que vous assistez dans votre traversée des contrée hostile et que l’offre de notre connaissance du terrain ou vous vous rendez est d’espionner les morts vivant afin d’en apprendre le plus possible sur leur situation militaire.
-je supposes que nous ne pouvons pas nous passer de votre aide.
-sans nous vous ne pourrez jamais ne serait-ce qu’approcher les côte ou faire plus de quelques lieux hors de notre pays. Vous seriez taillé en pièces bien avant.
-j’ose ajouter que moi et mes compagnes avons l’expériences des morts vivants, nous les combattons depuis plus de 10 ans. Depuis leur premier assaut sur Quel’Thalas. Nous connaissons leurs méthodes, leurs tactiques. Nous savons quel sont ceux qui représentent le plus de danger.
-bien. Quand partons-nous ?
-demain a l’aube baronne, pour profiter de la marée et prendre les morts au dépourvu, ils n’aiment pas l’aube, ni le soleil d’ailleurs.
-bien. A demains mesdames. Adjurateur, pourriez vous resté ? j’ai des Questions a vous posé….en privé. »

L’adjurateur en resta coi, les 4 sin’doreïs lui firent un signe de connivence joyeuse et les compagnons de la baronne pouffèrent de rire.

Puis les 4 invités se retirèrent.

La Baronne sortit de la chambre suivit par l’adjurateur Tyren. Il avait du mal a détourné ses yeux de ses hanches qui se balançaient souplement à chacun de ses pas. Comment faisait elle pour être aussi… attirante ? L’adjurateur n’avait jamais ressenti un tel… élan pour une femme, même Elfe ! Il devait se ressaisir ! Mais ce déhanchement…

La baronne s’arrêta devant une porte et lui sourit. Puis elle ouvrit la porte et lui fit signe d’entrer. Il allait devoir passer tout près d’elle… Il hésita un instant, il avait comme l’étrange impression de pénétrer dans la tanière d’un dragon… Mais le sourire engagent eut finalement raison de ses peurs, et il s’avança…

Il passa si près de lui qu’il eut l’impression de sentir son souffle… Sensation loin d’être déplaisante !

La chambre qui avait été attribué à la baronne n’était pas très grande, mais bien agencé. On y trouvait un grand lit, une commode, un bureau, une coiffeuse et un fauteuil.

- Votre chambre Baronne !

Tyren sursauta, il n’avait pas remarqué le Ténébreux qui venait de parler. L’humanoïde était bleu foncé, et avait les muscles saillants. L’elfe n’avait jamais vu de gens de son espèce.

- Merci Sombre, tu as bien amélioré cet intérieur. Je vais pouvoir parler à l’aise avec mon… invité…

Le Ténébreux s’inclina et sortit sans un mot, laissant l’adjurateur seul avec la Baronne.

- Mes gens essaient toujours de me rendre la vie la plus confortable où que nous allions. C’est adorable. Il n’y avait que le lit et le fauteuil quand nous sommes arrivés ! Heureusement, on peut acheter des meubles facilement à Silvermoon.

Elle lui fit signe de s’asseoir dans le fauteuil, et s’allongea négligemment sur le lit. Ils passèrent près d’une heure à discuter ainsi, de tout et de rien. L’elfe ne parvenait plus à détourner ses yeux de la jeune femme. Il avait presque l’impression qu’elle calculait chacun de ses mouvements pour se rendre irrésistible… Puis, elle se leva et alla s’asseoir devant sa coiffeuse.

- Cela ne vous dérange pas si je me refais une beauté ?

- Non, pas du tout, Baronne.

Ils continuèrent de parler, passant de la politique elfe actuelle à des informations plus confidentielles, sans même que Tyren ne s’en aperçut. Soudain, elle poussa un petit cri de douleur. Aussitôt, l’elfe sauta de son fauteuil.

- Ce n’est rien, mon ami, je me suis juste blessé sur mon collier en essayant de me le mettre.

Elle lui montra une petite coupure sur son doigt.

- Vous pourriez essayé de me l’enlever ?

Il la regarda surprise, mais elle affichait un sourire tellement innocent ! Elle baissa la tête et ses serpents dorés s’écartèrent pour dévoiler son cou. Il approcha ses doigts, tremblant légèrement à l’idée de toucher cette femme qu’il désirait tant. Il ne lui fallut qu’une seconde pour enlever le collier, mais il le maintient en place quelques secondes de plus pour prolonger le contact. C’était une sensation de bonheur brute, ainsi qu’une excitation pure aussi mentale que physique. Il fut ravi que sa robe rouge ne soit pas plus moulante…

Au moment où il retirait ses mains les serpents dorés de Jandice s’enroulèrent autour de ses bras et le retint. Le contact avec les serpents, qu’il croyait froid et visqueux, était en fait chaud et doux comme une caresse.

- Vos mains sont si douce Tyren…

Cette voie enchanteresse le rempli de joie, et il entreprit de lui masser doucement la nuque. Elle ronronna de plaisir, ses serpents se frottant contre les bras de l’elfe, entrant même dans les manches de sa robe.

- Votre femme a de la chance de vous avoir…

NON ! Pourquoi gâchait elle se moment de pure bonheur en parlant de cette garce !

- Je ne lui ai jamais fait de massage.

- Ah, je suis une privilégiée alors…

- J’ai vraiment l’impression que c’est moi le privilégié… Vous masser est un vrai bonheur.

- Et c’est seulement ça que vous appelez le bonheur ?

La Baronne se releva soudainement et fit face à l’adjurateur. Puis, elle approcha son visage du sien, lentement. Il sentait son doux souffle... Son cœur accéléra... Ce ne pouvait… Si… Leurs lèvres s’effleurèrent. Le court contact lui fit l’effet d’une décharge électrique. Elle s’éloigna d’une dizaine de centimètre et le regarda, hésitante.
Il avait l’impression que ce baisé l’avait rendu fou. Il resta une seconde à regarder la Baronne, puis ne se contint plus. Le désir était trop fort. Il la voulait ! Il voulait la tenir dans ses bras, il voulait sentir à nouveau ses lèvres contre les siennes, il la voulait !

Il se jeta littéralement sur elle, la couvrant de baiser. Et elle lui rendait avec un plaisir non dissimulé ! Mais soudain, elle s’arrêta.

- Et ta femme ?

- Que les démons bouffent cette emmerdeuse !

- Ca me va !

La Baronne éclata de rire, ce qui réjouit l’elfe dont l’enthousiasme avait était quelque peu douché. Elle attrapa un verre à moitié vide sur son bureau et lui donna, puis actionna un curieux instrument qui produisit de la musique. Il l’avala sans réfléchir, le regard attiré par les mouvements qu’entamait la jeune femme. Bientôt, elle commença à dégrafer sa robe, sans arrêter de bouger en rythme. Tyren était époustouflé. Bientôt, la robe noire tomba entièrement : plus rien ne maquait la nudité de la Baronne. Elle s’approcha lentement de lui et lui enleva prestement sa robe. Puis, elle l’allongea sur le lit, sans arrêter de le toucher et de l’embrasser…



Il était près de cinq heures du matin quand l’adjurateur Tyren quitta l’auberge pour rentrer chez lui, dans un état de fatigue extrême. Etat partager par l’ensemble des
Clients qui n’avaient pas encore pus fermer l’œil…

Port de Silvermoon.

La compagnie de chasseurs de dragons de la baronne attendait a l’entrée du port que leurs guides elfes veuillent bien leur faire l’honneur d’arriver. Le ciel était encore étoilé mais une lueur a l’est, en direction de la mer, laissait présager de l’aube prochaine.

Ils étaient la, avec armes et bagages et avaient une allure assez…spéciale au vu de la diversité des races présentes. Quelques traînards de quelques fêtes les regardaient avec curiosité et n’hésitaient pas a siffler la baronne, tout en chantant des chansons a boire en thalassien.

Puis un vrombissement se fit entendre qui augmenta de plus en plus. Finalement, 4 cavalières arrivèrent au galops. Il s’agissait bien entendu de nos 4 elfes. Mais leur apparence avait quelque peu changé.

La magistère, lorsqu’elle descendit de son cheval noir comme la nuit, adressa un salut a la baronne. Elle était vêtu d’un long manteau a capuche noir, sous ce dernier une tunique bleu unie de voyage et des bottes de cuir marron. Mais son étrange médaillon pendait toujours a son cou. A son, côté, on pouvait apercevoir la poignée d’une épée au fourreau noir comme la nuit. Les tris rangers, quand a elles, étaient vêtu d’un long manteau noir, d’une tunique et d’un pantalon vert kaki, de botte de cuir marron. A leur côté on peut apercevoir le fourreau d’une épée elfique et d’une dague de même facture. Dans leur dos, un long arc et un long carquois remplis de flèches. Le capuchon de leur cape est rabattue sur leur visage, mais la lueur verdâtre de leurs yeux est perceptible.

« bon baronne, nous allons nous rendre a notre vaisseau. »

La petite compagnie se mit en route dans un certain silence. Un silence ? non car les trois rangers ne purent s’empêcher de se lancer des piques entre elles, a la magistère et même a leurs nouveau compagnons. Elles parlèrent de la taille du gobelin, de la force du minotaure, se permirent des allusions toutes plus osées les une que les autres et riaient aux éclats aux regards furibonds de certaines des cibles des plaisanteries.

Elles arrivèrent finalement au bout des quais, la plus part vide. La magistère expliqua qu’une grande partie de la flotte avait été détruite lors d’une violente bataille navale entre la flotte du Fléau et la leur, bataille ayant pour but de détourner l’attention des elfes. Enfin la plupart des frégates restantes patrouillaient les eaux elfiques et tentent d’empêcher les inconscient de se rendre sur leur ancienne terres, qui entre les pièges magique, le Fléau et d’autre menaces anciennes, sont de véritable traquenards.

La frégate vers laquelle ils se rendent est visiblement taillé pour la course. Ses voiles sont capable de prendre le meilleur du moindre brin de vent, sa ligne effilée est parfaite pour fendre l’onde des océans vertigineux ou des rivières peu profondes.

Des armes de sièges : balistes, canons et catapultes sont disposés dans une configuration précise sur le mont.

Un elfe sortit alors sur le pont. Il est grand, bien bâti. Vêtu d’une tunique et d’un pantalon de cuir rouge, deux sabres d’abordages a la ceinture. Ses botes de cuir noir lui montent aux genou. Sa longue crinière noir lui tombe sur les épaules et jusque dans le bas du dos.

Il se tourne vers le groupe et certains des membres de la compagnie de la baronne ne peuvent empêcher une exclamation de sortir de leur lèvres.

Un bandeau noir comme la nuit recouvre les deux yeux du capitaine. Mais ce n’est pas le pire. Derrière ce bandeau, deux lumières vertes brillent vivement. Le capitaine sortit un cristal de sa poche : un cristal de mana. Puis celui ci se transforma en brume, qui fut absorbé par le capitaine. A ce moment les deux lueurs vertes brillèrent aussi violemment que des soleils.

« Mesdames et messieurs, bienvenue sur l’Albatros. Je suis le capitaine Illan Seerage. Je suis chargé de vous conduire a bon port. Embarquez je vous pris. Mon équipage va monter vos bagages. »

Plusieurs matelots elfes, masculin et féminins, sortirent de la frégate et vinrent chercher chevaux et bagages pour les mener dans la cale du vaisseau.

Le groupe monta a bord. Le capitaine céda fort galamment sa cabine et celle de ses officiers aux dames.

« Préparez vous a larguer les amarres, on part ! »

Les matelots s’affairaient maintenant pour tendre les voiles, larguer les amarres et permettre au coursier de quitter le port.

Alors que le vaisseau venait de quitter son embarcadère et que toutes les voiles venaient d’être hissées, la baronne sortit sur le pont et monta sur le château arrière du vaisseau. De la elle s’apprêta a voir s’éloigner le port, puis les haute flèches blanches et étincelante de la cité elfique de Silvermoon. Mais un silhouette courant sur l’embarcadère attira son attention…ainsi que le cri qu’elle poussa :

« attendez moi ! attendez moi ! »

La baronne reconnu la voie, certes un peu essoufflée, de l’adjurateur Tyren. Cela fit remonté a son esprit les délicieux évènements de la nuit dernière……

Pendant ce temps l’adjurateur avait atteint le bout de l’embarcadère, a une vingtaine de mètres du vaisseau.

« adjurateur, que faites vous ici ?
-madame pitié laissez moi venir avec vous.
-je veux bien adjurateur, mais comment allez vous…. »

au moment ou elle prononçait ces parole, l’adjurateur lança une incantation que visiblement il avait préparé a l’avance car il disparut de l’embarcadère…pour apparaître aux cotés de la baronne.

« Adjurateur Tyren.
-madame. Avec tout mon respect je vous demande a vous accompagnez dans votre quête et même au delà si vous voulez bien de moi.
-mais avec plaisir adjurateur. Je savais bien que vous viendriez, j’ai d’ailleurs fait amener quelque une de vos affaires qui pourraient se révéler utile. Mais laissons cela. Bienvenue parmi nous.
-merci baronne. »

Pendant ce temps la, l’Albatros avait pris de la vitesse et déjà les tours de Silvermoon disparaissent au loin tandis qu'un nouveau soleil glorieux vient commencer a darder ses rayons sur le monde.

L’Albatros filait, loin de la côte pour éviter d’être repéré par les possibles guetteurs mort-vivant. La mer était belle, et le vent soufflait dans la bonne direction. C’était une belle journée pour naviguer, et l’humeur de l’équipe était au beau fixe. Les rangers se faisaient un plaisir de se moquer de leurs nouveaux alliés, qui ne se gênaient plus pour leur répondre. Aussi, le pont était devenu un champ de bataille oral.

Mais plus les heures passaient, moins les Rangers semblaient réceptives à l’humour. Elles qui étaient les premières à lancer les joutes verbales finirent par ne plus répondre aux tentatives de communications de leurs camarades, puis à leur répondre sèchement. Elles semblaient faire une nette distinction entre le comportement en terrain ami et celui en terrain inconnu…

La baronne discutait avec le capitaine Illan Seerage. Ce dernier lui montrait des cartes de navigations, lui indiquant différents points. Soudain, le bateau subit une brusque décélération, doublé d’une puissante secousse, et on entendit un son bizarre. Un des matelot regarda le capitaine d’un air effaré puis dit : « Un banc de sable ? »

Le Capitaine ne répondit rien, mais saisi ses sabres. Le matelot le regarda, interdit. Simultanément, l’eau se mit à bouillonner autour du navire. Un hurlement perçant retentit. Soudain, un énorme tentacule sortit de l’eau et attrapa un matelot au passage. Le capitaine hurla : « Un Kraken ! ».

Aussitôt, les matelots sortirent de leur léthargie, ils attrapèrent de longues piques tranchantes et se placèrent le long des bords du navire, près à repousser la prochaine attaque du monstre. Les mages se tenaient près à incanter, et les Rangers avaient sortis leurs armes. Les chasseurs de dragons s’étaient enfuis vers la calle dès la première apparition du monstre, sauf les mages.

Le Troll Droz s’approcha du capitaine, qui se tenait près au combat.

- Cap’taine See’age ! Faut savoi’ quoi d’la bêbette ?

Sans baisser son attention, le capitaine commença à parler.

- Là il dévore tranquillement mon matelot. Puis, il va attaquer à nouveau. Nous le repousserons sans problème, ce qui va l’énerver. Alors, il va commencer à s’énerver. Il commencera par attaquer les mats et les voiles, dans le but de faire se retourner le navire. Et là, il nous achèvera tranquillement. Aucun vaisseau de notre tonnage n’a pu survivre à une attaque de Kraken, sauf certaines légendes…

- Cap’taine, et si il casse pas le mat ?

- Il s’acharnera jusqu’à réussir, et il réussira. Il est têtu, et terriblement puissant.

- Comment tuer la bêbette ?

- Personne ne sait vraiment. En crevant ses yeux, parait il. Mais si il existe un moyen, je vais le trouver ! Sinon, si on le blesse assez, il abandonnera peut-être le combat.

- D’acco’ cap’taine, bêbette touch’a pas le mât.

Le Capitaine regarda l’étrange troll, haussa les épaules et se dirigea vers sa cabine. Mais c’est à ce moment que le Kraken décida d’attaquer à nouveau. Cinq tentacules sortirent de l’eau tout autour du vaisseau, et essayèrent d’attraper les matelots. Mais ils se heurtèrent à un mur de pique et se reculèrent vivement et replongèrent dans l’eau. Un des marins se mit à hurler : « Capitaine, il avait un harpon coincé dans un de ses tentacules ! »

Il n’en dit pas plus. Ce kraken avait déjà eu affaire à des êtres évolués. Il savait donc comment les combattre…

Effectivement, quelques secondes plus tard, trois tentacules sortirent à bâbord, et se dressèrent droit vers le ciel. Simultanément, deux autres tentacules surgirent à tribord et attaquèrent sans relâche les matelots.

Puis, les trois tentacules se laissèrent tomber comme des masses… directement sur le mât.

« ForceConique »

Les trois tentacules rebondirent en arrière, comme si ils avaient heurté un mur invisible. Droz se tenait au pied du mât, et tenait les bras levés vers le ciel. Son visage reflétait la concentration.

« FeuInfernal »

Soudain, un trait de feu tomba du ciel, atteignant un des tentacules. L’effet eu l’air très déplaisant, car les trois tentacules plongèrent immédiatement. Félonie, qui préparait déjà un autre sort, hurla à l’intention du capitaine qui avait disparut dans sa cabine : « Capitaine ! Va-t-il revenir »

La seule réponse qu’elle eut fut un grondement sinistre provenant de la mer. Les deux tentacules qui continuaient à malmener les matelots disparurent à leur tour sous les flots. Le Kraken réfléchissait. Il n’avait a priori pas l’habitude d’affronter la magie, et cela le perturbait. Finalement, il opta pour la stratégie qui lui paraissait la plus simple : dans l’eau, ses adversaires n’auraient plus aucune chance, aussi devait il les couler.

Quatre tentacules surgirent de part et d’autres du navire et se remirent à harceler les marins. Puis quatre autres s’enroulèrent autour du navire, écrasant quelques marins en même temps. Droz fut heurté par un de ces tentacules et faillit être projeté par-dessus bord. Il ne dut sa survit qu’à Fortehache qui le rattrapa au vol. En effet, la compagnie de chasseur de dragon venait de sortir de la cale, portant tout un tas d’objet hétéroclite qu’ils commencèrent à monter sur le château arrière.

Puis, le Kraken commença à attirer lentement le navire dans la mer… Horrifié, les marins virent le niveau de l’eau monter le long des parois du navire.

C’est à ce moment que le capitaine reparut. Il tenait deux lames courbes de bien curieuse facture qui luisait d’une lueur verdâtre. Il avait enlevé sa chemise et son torse était recouvert de tatouage étrange qui luisait d la même manière que ses armes. Sans dire un mot, il chargea les quatre tentacules qui enserraient le navire, laissant ses hommes se charger des quatre autres. Fortehache et Broxigar se joignirent à lui, et ils entreprirent de découper un premier tentacule !

Pendant ce temps, les Rangers elfes étaient monter en haut du mât et tiraient des flèches dans l’eau, vers quelque chose qu’elles étaient les seules à voir. Les deux mages elfe de sang concentrèrent leur action sur un des tentacules qui venait d’emporter un matelot. Deux grosses boules de feu le touchèrent de plein fouet, le coupant net. Le kraken poussa un rugissement sauvage, et deux tentacules frappèrent les deux mages. Ils n’eurent pas le temps de réagir…

« BouclierDéfensif »

Mais les tentacules s’arrêtèrent à moins de cinquante centimètres d’eux. L’adjurateur Tyren jeta un coup d’œil vers le mât où le mage troll lui sourit brièvement. Il était en sueur, mais continuait à ériger ses défenses magiques partout où il pouvait. Le navire n’avait encore que très peu de dommage structurel…

Soudain, il y eut une brusque secousse, et le bateau fit un bon hors de l’eau. Les haches et les lames avaient finalement eut raisons des tentacules du Kraken, et ce dernier avait lâché le navire avant que l’eau n’atteigne le pont.

Le Kraken disparut entièrement sous l’eau… Les Rangers continuaient à tirer dans l’eau, mais leurs flèches ne semblaient pas d’une grande efficacité. Parfois un peu de sang violacé remonté à la surface.

L’inconnu pris son envol, et passa au dessus de la zone que ciblait les elfes. Au second passage, il lâcha deux petites boîtes noires. Quelques secondes plus tard, elles atteignirent la mer, s’enfoncèrent quelque peu, puis… explosèrent ! Deux colonnes d’eau colorées de violacées s’élancèrent dans les airs, tandis qu’un cri strident se fit entendre.

Puis, Malicia s’écria : « Il s’éloigne ». Effectivement, le monstre s’éloignait à vive allure. Les elfes arrêtèrent de tirer, leur cible étant trop éloigné. Les matelots regardèrent leur capitaine avec espoir, mais celui-ci ne lâcha pas ses armes.

Au loin, une bosse se formait dans la mer… Une bosse qui fonçait droit vers le navire… La baronne s’écria : « Il va nous éperonner ! Mage préparer vos sorts les plus puissants ! Attendez mon ordre ! Etincelle, Krakboum, tenez vous près ! »

« Attention… Attention ! »

« Etincelle ! »

Il y eut un bruit énorme en provenance du château arrière, puis un sifflement et une explosion juste devant la bosse qui n’était plus qu’à cinquante mètres du navire. Le Kraken fut arrêté net et apparut hors de l’eau. Pour la première fois on ne voyait pas que ses tentacules, mais aussi son œil et une partie de sa tête. D’ailleurs, son œil était criblé de flèche…

« Krakboum, à toi ! »

Trois énormes carreaux d’arbalètes partirent et se fichèrent dans la tête de la créature. Chacun d’entre eu était relié à une corde bien arrimée au pont… Le Kraken tenta de plonger mais fut retenu par les cordes épaisses. Il tenta alors de se servir de ses tentacules pour se libérer.

« Mages, les tentacules ! »

Une pluie de feu tomba sur les tentacules. Certains furent carrément tranchés, d’autres retombèrent mollement.

« Et maintenant, CHARGEZ ! »

Et sous les yeux ébahis de l’équipage, la Baronne sauta sur une des grosses cordes qui retenait le Kraken et fonça dessus sabre au clair ! Le fait que la corde bouge ne semblait pas la déranger plus que ça. Le minotaure préféra s’accrocher à une autre corde et se laisser glisser. Les autres le suivirent, ainsi que le capitaine, après une seconde d’hésitation.

Bientôt, la bataille repris sur le Kraken lui-même. Il essayait bien de plonger, mais Etincelle et Krakboum se servaient de leurs machines pour l’arrimer plus solidement et l’en empêcher. Très vite, il ne fut plus qu’une plaie sanguinolente, mais il n’abandonna pas le combat pour autant. Il tentait d’attraper les combattants avec son bec, mais le capitaine avait décidé de le lui casser ! Et aussi étonnant que cela puisse paraître, il y arrivait ! A chacun de ses coups, le bec se fendillait, et des petits morceaux s’envolaient dans toutes les directions. Puis, Félonie se posa à côté de lui, deux grandes ailes noires dans son dos. Elle tenait une grosse caisse dans ses bras. Lorsque le Kraken tenta d’attraper une nouvelle fois le capitaine, Félonie lui expédia la caisse dans le gosier, puis cria « Evacuation ! ».

Aussitôt, les Combattants attrapèrent les cordes et entreprirent de s’éloigner de la bête.

Trente seconde plus tard, dans la caisse située dans le Kraken, un réveil se mit à sonner. Cela enclencha une série de phénomène qui aboutit à l’ouverture de la caisse et à l’enclenchement d’une série de ressort. Une vingtaine de pieux effilés furent expédiés dans toutes les directions dans la panse de la bête, puis, ils explosèrent à l’impact. Le Kraken explosa de l’intérieur, et des flammes apparurent sous sa peau, avant de la crever de toutes part. Les mages relancèrent des sorts de feu pour achever le travail. Il commença à se secouer dans tous les sens, puis ne bougea plus.

Pendant près de vingt minutes, les sorciers, les archers et les deux ingénieurs s’acharnèrent sur le corps de la créature, jusqu’à ce que la tête se sépara en plusieurs morceaux. Là, ils étaient tranquille, la créature était bien morte. Malheureusement, le gouvernail ne répondait plus, et une rapide inspection leur appris qu’il avait été broyé par le Kraken. Aussi, le Capitaine prit il la décision de se servir du vent favorable pour regagner la terre ferme, même si ils n’étaient pas encore au point prévu, et que le risque d’une attaque mort-vivante était toujours envisageable…

L’Albatros vogue avec difficultés vers le rivage, outre le gouvernail, la coque a été endommagé par la massive créature des abysses.

Tous étaient anxieux, les rangers leurs avaient bien précisé que rencontrer des vaisseaux du fléau serait de plus en plus probable en s’approchant des côtes.

Mais il y avait autre chose, le regard de tous sur le capitaine avait changé. Ce dernier n’avait pas remis sa chemise et ses étranges tatouage suintent toujours d’énergie…démoniaque.
Cette étrange transformation ne laisse d’inquiéter l’ensemble des passagers….sauf la baronne qui couve le marin d’un regard des plus intéressé.

Finalement le vaisseau parvint aux alentours d’une crique, encore caché par les hauteurs l’entourant. Le vaisseau s’engouffra……et tomba au milieu des ruines d’une cité portuaire.

Caché par les montagnes l’entourant, son seul monument les dépassant : son phare, rasé, les marins ne l’avaient pas aperçu. Les fortification du ports sont réduite a l’état de décombre, les massives tours éventrés, les maisons plus éloignées ne sont plus que ruine.

La désolation s’est abattu sur cette ville…et nul ne sait ce qui attend l’expédition au cœur de cette ville fantôme.

« Ou sommes nous ?
-il s’agit du port de Menethil, un port florissant du sud de Lordaeron.
-Que s’est-il passé ici ?
-le Fléau. Il s’est abattu sur la ville comme des sauterelles sur un champs. Et il y a détruit toute vie.
-Quelle horreur…. »

Le vaisseau manœuvra pour s’orienter vers ce qui ressemble a s’y méprendre a une cale sèche. Mais comment un vaisseau sans gouvernail peut-il manœuvrer ? Et bien les mages unirent leurs effort pour orienter la course du navire. Avec pas mal d’efforts, ils parvinrent a le faire entrer dans la cale sèche et le vaisseau s’immobilisa.

« Nous devrions trouver ici de quoi réparer le vaisseau. Mais déjà assécher la cale pour pouvoir travailler plus facilement.
-vous n’avez peur d’être surpris par les morts vivants ?
-si, mais nous n’avons pas le choix.
-comment allez vous assécher la cale ?
-des gnomes et des gobelins du royaumes on mis au point une machinerie très ingénieuse. Facile a mettre en fonctionnement. Je vais envoyer certains de mes hommes l’activer. Capitaine Windrunner ?
-oui capitaine ?
-pourriez vous, avec votre permission baronne, établir un périmètre de sécurité le temps que mes hommes reviennent.
-bien, Vereesa, Illana, positionnez vous sur les reste de ces deux tours. Forte-Hache, Broxigar, accompagnez les. Les mages restez non loin du vaisseau et préparez vous au pire. »

Tous se mirent en position, les compagnons de la baronne obéissant sans rechigner, cette dernière ayant donner son accord d’un infime mouvement de la tête.

La cale fut vite assécher, les membres de l’équipages découvrirent tout ce qu’il fallait pour réparer leur vaisseau dans un entrepôt. Malgré les années, le bois, parfaitement traité, n’avait pas pourri.

Surveillant les travaux, Illan Seerage remarqua que la baronne ne la quittait pas des yeux.
Elle ne se doutait pas qu’il n’était que peu sensible a son charme. Ses sens n’avaient rien de normaux. Ils ne voyaient plus comme la totalité des gens. Et quand il regardais la baronne ce qu’il voyait l’intéressait néanmoins.

Il réajusta son écharpe ambre sur ses deux orbites et caressa les deux lames qu’il portait désormais dans son dos. Maintenant qu’il avait révélé une partie de sa vrai nature, il n’avait plus a se cacher.

Les réparations prirent deux jours, pendant lesquelles rien ne vint rompre la monotonie des travailleurs et des gardes. Aucun mort vivant ne se montra, aussi étrange que cela puisse paraître.

Les réparations terminés, le capitaine annonça néanmoins qu’il n’allait pas pouvoir les mener plus au nord. Les réparations étaient sommaire, et en cas de combat avec un vaisseau mort vivant ils n’auraient presque aucune chance de s’en sortir.

« Je vais donc débarquer vos chevaux et toutes vos affaires.
-sommes nous loin de notre destination ?
-pas tant que ça. »

Le capitaine sortit une carte.

« nous somme au sud de Lordaeron. A un ou deux jours a cheval. Malheureusement nous n’avons comme vous le savez aucune information sur l’état du terrain.
-bien, nous partirons demain a l’aube.
-je vous souhaite bonne chance, magistère, baronne. »

Le lendemain.

L’Albatros sorti de la cale sèche et s’élança vers le large. Debout sur le château arrière, le capitaine regarde s’éloigner la compagnie a cheval dans la ville fantôme. Puis, se retournant :

« vous allez pouvoir reprendre votre vrai rôle capitaine.
-je n’en serais pas fâché monseigneur. Et vous ou allez vous ?
-accomplir ma mission capitaine. Une fois revenu a Silvermoon, informez le roi que tout s’est passé comme prévu.
-a vos ordre seigneur Illan. »

Illan prononça une incantation et deux grandes ailes d’énergie obscures apparurent dans son dos et il s’envola.

Les ailes noir battirent et l’emmenèrent au sommet d’une des tour délabrés. Il regarda s’éloigner la frégate.

« non, pas seigneur Illan. »

Pendant ce temps, le groupe de chasseur de dragons et ses 5 guides elfes sont montés sur leur montures. Tous sont a cheval…sauf le Minotaure qui tire une charrette sur laquelle la gnome et le gobelin ont pris place et manipulent toute sorte de machines.

Ils se frayèrent un chemin dans la ville. Parmi les décombres ils ne découvrirent aucun reste d’une quelconque créature et cela leur laissa entrevoir l’horrible vérité du Fléau : chaque personne qui mourrait vient regonfler ses rangs.

Ils sortirent finalement de la ville par la porte désormais inexistantes et s’engagèrent sur une ancienne route royale entourée par des marais.

Le groupe progressa assez rapidement, même si la route était dans un état déplorable, la végétation ne l’avait pas encore recouverte. Ils progressèrent le long de cette route sans rencontrer âme qui vive avant d’arriver a un embranchement.

Il s’agissait apparemment d’un carrefour anciennement important. Trois bâtiment le bordait, dont une auberge, un maréchal ferrant et un casernement de garde. Comme de bien entendu les trois bâtiments ne sont plus que ruine.

Des panneaux indiquaient plusieurs direction.

Vers le sud : Dalaran et Quel’Thalas
Vers le nord : Lordaeron
Vers l’est : Stromguarde
Vers l’ouest : Menethil.

« c’est un ancien relais qui servaient a changer les chevaux, effectuer des réparations, dormir pour une nuit, enfin ce genre de chose. Le royaume de Lordaeron était très bien organisé. Son système routier était très performant. Et les militaires faisant une chasse aux bandits particulièrement efficace.
-c’était un royaume très puissant. Il m’a semblé avoir déjà rencontré un de leur ambassadeur au Palais du Peuple en D’Hara.
-c’est fort possible. »

Le groupe prit le chemin menant au nord, et vers l’ancienne capitale du royaume.

Ils voyagèrent encore trois jour sans rencontrer âme qui vie. Ils passèrent dans plusieurs villages ravagés mais sans jamais voir ni un vivant, ni un mort vivant.

Puis ils arrivèrent a un jour de voyage de Lordaeron. Ils passaient dans une sombre forêt, rendu encore plus effroyable par l’ignoble flétrissure du fléau qui recouvre le sol et le fait que tous les arbres ne sont plus que des arbres morts, dépourvus de feuille. Une brume verte recouvrent le sol et e ciel lui-même porte une teinte verdâtre

C’est ce qui fit qu’ils ne virent pas venir l’attaque….

Plusieurs goules jaillirent du brouillard en poussant un cri rauque. Broxigar tomba de cheval, emporté paru ne des horribles créatures. Très vite le chaos envahit la route, le combat commençant entre vivant et non vivant.

Plusieurs sorts partirent, illuminant brièvement le champs de bataille et permettant aux combattant de se regrouper autour de la carriole.

Mais des morts vivants continuent d’arriver et de les assaillir. Ils ne connaissent ni la peur ni la douleur et se jettent affamés sur leur proies.

Le combat était pour le moment équilibrés, les mages déciment les assaillant a coups de sorts dévastateur, les combattant les tranche en morceaux. Mais les vivants fatigue, et le flot de mort semble intarissable.

Les combattant sont bardé de blessures plus ou moins légères infligés par les membres et crocs pourris des agents du Fléau. Ils faiblissent, sont sur le point de tomber.

Soudain une lumière jaillit du ciel et s’abat sur les morts les carbonisant. Et de la brume émergent des cavaliers tout de rouges vêtus, ils fauchent les morts a coups d’épée, de lance et de marteau. Ils déciment les assaillants en quelques minutes.

Alors que les combats cessent, les chasseurs observent leurs sauveur et aperçoivent la croix rouge sur fond blanc de leur tabard. Mais au moment ou Anateria Bloodfire allait s’avancer pour les remercier, ils tournèrent leurs armes vers eux.

« Aux nom de l’Ordre des Templiers et de la Croisade Ecarlate, vous êtes nos prisonniers, ne tentez pas de résister. »

Ils voulurent résister...mais virent qu’ils étaient littéralement encerclé par les guerriers en armure rouge.

Et pendant ce temps une ombre ailé observe la scène.

« La situation est critique »

Et ses yeux brillent d’une intense lueur verdâtre.

Le groupe est étroitement encadré par les troupes de la Croisade Ecarlate. Les visages sont invisibles, masqués par des heaumes d’acier. Mais a la taille, la corpulence, il semble que la majeure partie des croisés soient des mithridiens.

La cavalcade dura deux petites heures ou ils sortirent enfin des bois pour s’engager sur une route montant vers plusieurs massifs montagneux. Il atteignent alors une passe gardé par une tour de garde qui, elle, est intacte. Des hommes en armure rouge sont disposés un peu partout. La colonne ne s’arrête pas et aucun des gardes ne prend le temps de la regarder passé. Ils ont tous l’air harassé par des années de guerre.

La colonne franchit plusieurs postes de gardes, tous plus fortifiés les uns que les autres au fur et à mesure de leur progression, mais également des fermes, et même plusieurs village encore intact et non souillé par la corruption du Fléau.

Les elfes se regardent étonnés. Comment une telle communauté a-t-elle pu survivre face au Fléau ? Les villages semblent auto-suffisant. On trouve même des mines, les montagnes ou ils se trouvent étant riche en fer, cuivre, étain, métaux précieux.

Apres avoir dépassé le dernier post de garde, ou une sinistre forteresse élevait sa massive structure, la colonne arrive en vue d’un immense bâtiment fortifié, surmonté d’un immense cloché et gardé par de très nombreux soldats de nombreuses races, mais ou les mithridiens dominent.

« Qu’est ceci ?
-c’est le Grand Monastère de Faol, le lieu de formation de l’ordre des Templier avant l’arrivé du Fléau. »

Ils atteignirent l’entrée. Le commandant écarlate fit un signe et tous les croisés mirent pied a terre, firent signe a leur prisonnier de faire de même et emmenèrent tout leurs effets personnels dans une aile du bâtiment.

« Conduisez les dans les prisons. Nous statuerons sur leur sort plus tard. »

Les soldats s’exécutèrent et conduisirent les prisonnier, non sans un certain effort, dans des geôles sombres mais propres.

Un peu plus tard, prison du monastère.

Toute la compagnie se retrouve dans une seule et même cellule. Les discussions vont bon train pour savoir quoi faire.

« hep la magistère, tu pourrais pas utiliser tes pouvoirs pour nous sortir de là ?
-non, cette prison est magique, je le sens, elle nous empêche d’utiliser nos pouvoirs. Ceux qui l’ont conçus ont pensé qu’elle pourrait servir pour contenir des êtres possédant une puissante force magique.
-que pensez vous q’il va nous arriver maintenant ?
-Je n’en sais rien, mais je penses qu’il devrait être possible de négocier. Après tout ces croisés combattent le fléau, tout comme mon peuple.
-Etes vous sur qu’ils vous écouterons magistère ?
-que voulez-vous dire baronne ?
-et bien j’ai cru remarqué que la nature particulières de vos yeux semblait fort les incommoder.
-je n’ai rien remarqué….
-c’est que vous n’êtes pas assez perspicaces magistère.
-je ne vous permet pas de…..
-oh on se calme ma petite magistère, on est dans le pétrin et il va falloir s’en sortir. Nous battre entre nous ne sera pas constructif, surtout que l’équipe de la baronne est plus nombreuse et musclée…même si elle n’a pas notre classe. »

Apres avoir parlé, Sylvannas remit en place une mèche rebelle d’un mouvement exagérément gracieux.

« bon maintenant que vous êtes calmés on va pouvoir réfléchir. »

A ce moment, un bruit de pas, puis celui d’une porte tournant sur ses gonds se font entendre.

Une compagnie de soldat en armure rouge et portant toujours le même tabard blanc ornée de la croie rouge sang pénètrent dans la cellule.

« Le Grand maître désire voir votre chef immédiatement. La pouffe et la sorcière vous venez avec moi. »

La baronne sentit le rouge lui monter au visage. Et ses compagnons furent bien sur le point de se jeter sur les gardes. Mais un signe de la baronne les stoppa. Avec son plus beau sourire, elle sortit de la cellule, suivie par la Magistère Anasteria Bloodfire.

Les croisés sortirent de la cellule, refermèrent la porte et escortèrent les prisonnières. Elles passèrent des salles lugubres des sous sols aux couloir espacé et envahis de garde du rez de chaussés, avant de passer aux salles luxueusement meublée des étages.

La, elles furent laissées par leur garde dans une antichambre richement meublée. Apparemment elles n’étaient pas gardés, mais elles n’étaient pas dupes. Les croisés les surveillaient de très prêt.

Les portes opposées a leur entrée s’ouvrirent, et deux gardes en armure de plaque complète leur ordonnèrent d’entrer. Il s’agissait de deux orcs massifs, armés tous deux d’une hache a deux main presque aussi grande que la magistère.

Une fois dans la salle, les deux prisonnières observèrent leur environnement. La salle est tendu de rouge, la magistère s’y sentit presque aussi a l’aise que chez elle. Des tableaux et des sculptures décoraient la salle avec goût. Un lustre d’or et d’argent répand une chaude lumière dans toute la salle, combattant la grisaille verdâtre laissé apparente par les grandes fenêtres.

La magistère s’étonna d’une telle faille dans la sécurité mais son pouvoir détecta immédiatement la présence de puissants boucliers protecteurs devant les fenêtres.

Elles focalisèrent alors leur attention sur le massif bureau devant elle, et aux trois personnes installées derrière. Un mithridiens massifs, vêtu d’une puissante armure de plaque, est assis derrière le bureau. Derrière lui, une mithridienne vêtu d’une longue robe rouge et un mithridien pareillement équipé d’une armure de plaque.

« Je suis le Grand Maître de l’Ordre des Templier Morgraine, et commandant de la Croisade Ecarlate. Voici la Grande Inquisitrice Blanchetête et le Commandeur Morgraine, mon fils. C’est lui qui vous a récupéré dans la forêt suite a un raid sur les positions du Fléau. Maintenant que nous nous sommes présentés, vous allez nous dire qui vous êtes et ce que vous faites ici, en cette Terre oubliée de la Lumière. »

Anasteria remarqua très bien les regards emplis de haine fanatique que lui adresse le Commandeur et la Grande Inquisitrice, alors que le Grand Maître, lui, l’observait avec un regard vide de tout sentiments.

« Je suis la baronne Jandice Barov, de l’empire D’Haran. Moi et ma compagnie sommes des tueurs de dragons, nous sommes ici pour suivre la trace d’un dragon gris.
-et les elfes ?
-Je suis la magistère Anasteria Bloodfire. J’appartiens a l’ordre des magistères de Silvermoon. Moi, trois membres du corps des rangers d’élite de Quel’Thalas et l’adjurateur Tyren servons de guide a l’équipe de la baronne….entre autres choses.
-entre autres choses magistère ?
-Lordaeron n’est pas le seul pays a avoir été frappé par le Fléau Grand Maître, Quel’Thalas a subit son assaut de plein fouet il y a 10 ans. Depuis nous nous efforçons de nous reconstruire…et de reconquérir nos terres perdues.
-poursuivez magistère.
-Pour ce faire nous devions collecter des information sur le Fléau, pour mieux le frapper, vu que vous le combattez aussi, nous devrions nous allier.
-JAMAIS !!!! »

C’est le Commandeur Ecarlate qui vient de crier ce simple mot

« Nous ne nous allierons jamais a des créatures démoniaques telles que vous ! engeances de démons vous devez être purifiés au même titre que les armées de morts du Fléau !
-Commandeur !
-non Grand Maître, nous ne devons pas les écouter. Ces elfes ne sont pas ceux que nous avons connu avant ! Ils sont pervertit par des énergies démoniaques ! Ils doivent être exorcisés !
-commandeur ! Dois-je vous rappeler que JE commande ! Vous ferez ce que JE vous aurais ordonné ! C’est compris ?
-a vos ordres Grand Maître.
-bien. Grande Inquisitrice, Commandeur, sortez. Laissez moi seul avec les prisonnières.
-mais Grand Maître….ce n’est pas une bonne idée, et si…
-sortez c’est un ordre ! »

La Grande Inquisitrice, le commandeur et les deux gardes orcs sortirent de la salle. Le Grand Maître sembla alors seulement se détendre.

« asseyez-vous mesdames.
-merci Grand Maître
-pardonnez cet accueil assez discourtois mais les choses ont changés, et pas dans le bon sens ici. La magie…personne ne l’aimait beaucoup, surtout au sein de notre Ordre . Mais depuis l’invasion du fléau, cette hostilité s’est transformée en haine fanatique. Mon propre fils et la Grande Inquisitrice sont de fervents partisans de la morts de tous les mages et autre manipulateurs d’énergie magique, autre que la Lumière.
-pas vous commandeur.
-non. Pour ma part je penses que la magie, a quelques exceptions, n’est pas foncièrement bonne ou mauvaise. Elle dépend avant tout de la façon dont on l’utilise. Et la magie est une de nos meilleures alliées contre le Fléau.
-vous parlez d’or Grand Maître. Qu’allez vous décidé a propos de notre sort ?
-Je ne sais Baronne. Vous me posez un problème majeur. Comprenez moi, rien ne me dit que vous n’êtes pas des agents du Fléau. Vous laissez libre serait un très gros risque. En même temps si vous êtes vraiment ce que vous dites être ,vous laisser partir reviendrait presque a vous condamner a mort.
-nous sommes de taille a nous défendre.
-vous auriez succomber sans l’intervention du groupe de mon fils. Et ce n’était qu’un petit groupe de mort vivant. Il y en a bien plus qui hantent le pays, et leur nombre va croissant quand on progresse vers le nord. Sans compter les nécromanciens….et les chevaliers de la mort.
-vous savez ou ils sont ? »

Morgraine sembla réfléchir intensément. Puis il sortit une immense carte de Lordaeron qu’il étala sur le bureau, se levant il fit signe aux deux dames de faire de même.

« Nous sommes ici, a l’ouest c’est Lordaeron. Selon nos informations, un des chevalier y serait. Un autre gouvernerait les restes de Dalaran, un autre serait à Alterac. Et encore un autre a Stromgarde. Enfin un cinquième gouvernerait les terres trolls conquise par le fléau et mènerait la guerre contre les Amanis.
-il en manque 4.
-En effet, nous ignorons tout de leur position. Mais selon les bribes d’informations qui me sont parvenus ils seraient possible qu’il soient dans le nord.
-Qu’y-a-t-il au nord ?
-des montagnes, des étendues de neige immenses. Nous ignorons presque tout de ces contrées.
-Diable, c’est la que nous devons nous rendre pourtant.
-Pour traquer votre dragon gris ? Cela sera très difficile baronne.
-Dois-je comprendre que vous allez nous laisser partir ?
-uniquement la baronne et son équipe. Quand a vous Quel’doreï, vous allez restez mes hôtes.
-Sin’doreï ! Nous sommes les sin’doreï !
-si vous voulez.
-Grand Maître, pourrais-je emmener l’adjurateur Tyren, il est de ma compagnie.
-hum…si vous le désirez, mais les 4 autres restent ici. »


2 heures plus tard :

Le groupe de la baronne franchit le dernier avant-poste de la croisade et se dirigea vers le nord. Quand aux autres elfes de sang : les trois rangers et la magistère, elles croupissent toujours dans les geôles écarlates.

« Foutue catin de baronne, elle nous a laissé la comme des bagages encombrants.
-il faut la comprendre. Rester ici n’est pas vraiment très agréables. Puis Tyren pourra toujours remplir notre mission.
-j’en doute, cet abrutis est obnubilé par cette maudite D’Haran.
-du calme tentons de trouver un moyen de sortir de ce merdier.
-au moins j’ai pu prévenir monseigneur Kael’Thas pendant tout le temps ou je n’étais pas soumis a cette cage magique. Il nous a félicité pour notre travail, et de l’aide viendra bientôt. »

A la nuit tombée.

Des bruits lointain d’explosion se frirent entendre, ainsi que des cris et des bruits de cloche et de course.

C’est a ce moment que la porte de la cellule fut consumée par un feu aux flammes verdâtre et qu’une silhouette inquiétante se découpa dans l’ouverture.

« il est temps de partir mesdames. »

« capitaine Seerage ? »

La fumée du feu surnaturel se dissipa et la silhouette élancée du capitaine apparut.
Il porte encore les deux grandes lames courbes. Mais quelque chose d’étrange attira l’attention des 4 sin’doreï.

Les yeux du capitaine, cachés par son écharpe d’ébène brillent encore plus que lors de leur voyage en mer. Ils ressemblent a deux petits soleils verts, pulsants d’énergie malsaine que même les rangers peuvent sentir.

« en effet, nous devons partir tout de suite.
-que se passe-t-il ?
-Le Fléau attaque les positions croisés en force. Il nous faut en profiter.
-Mais par le Puit Solaire ! Que faites vous ici ?
-Je ne suis pas un simple capitaine de la marine thalasienne capitaine Windrunner. Maintenant allons-y ! »

Les quatre elfes sortirent en trombe de leur cellule, suivant leur étrange sauveur.

« Je vais vous conduire a l’endroit ou ils ont entreposer vos armes. Mais nous devons faire vite. »

Etrangement ils ne rencontrèrent aucun croisés lors de leur parcours. Ils pénétrèrent dans l’armurerie et les rangers se jetèrent sur leurs armes et se rééquipèrent avec un plaisir évident

« sans mon arc et mon épée je me sens toute nue.
-Seulement dans ces cas la ?
-non en d’autre occasion aussi »

les deux sœurs Windrunner se lancèrent des regards coquins et éclatèrent de rire devant l’air un peu abasourdis de leur libérateur.

Puis le groupe remonta quatre a quatre les escaliers qu’ils avaient descendu pour arriver a l’armurerie et émergèrent dans la cour du monastère. Des croisés courent dans tous les sens, des régiments de croisés courant vers leurs avant postes.

Les elfes se glissèrent dans l’écurie. Les palefreniers furent mis hors d’état de nuire avec rapidité et efficacité. Les elfes revêtirent de long manteau rouges récupérer dans l’armurerie, enfourchèrent les chevaux et les lancèrent au galops.

Tous ? non car Seerage resta en arrière. Il prononça un sortilège et…disparut tout simplement.

Les elfes arrivèrent aux premiers avant poste ou Fléau et croisés se combattent avec fureur. Des le premier coup d’œil il leur fut aisé de comprendre qu’il s’agissait d’un assaut massif. Des centaine et des centaines de morts vivants affluant vers le poste écarlate.

« chérie c’est le moment de nous ouvrir un passage. »

La magistère acquiesça a peine, ses yeux semblèrent regarder loin, très loin. Ses lèvres prononcent des paroles dans une langue étrange, ses mains se meuvent seule. Pendant ce temps les rangers décochent flèche sur flèche pour abattre le plus de morts possible. Chaque flèche touche les morts en pleine tête et les abat immédiatement : goules ou zombies ne peuvent résister a ce type de coups.

Mais les goules et les zombies ne sont pas seuls : des squelettes assaillent également les défenseurs : habillés encore de leur armure ou de leur habits de tous les jours, les anciens citoyens de Lordaeron se lancent a l’assaut des derniers membres de leur pays en vie.

Puis apparaissent d’immense créature de chaire recousues : les terrifiantes abominations du fléau fauchent soldats comme morts vivants et leur corps exhalent un gaz verdâtres et pestiféré.

Puis les morts récent se relèvent soudain, signe que les nécromanciens ennemis sont passé a l’action. des boulets pleuvent sur les croisés, les morts les pressent, les défenseurs reculent.

Mais les croisés reçoivent eux aussi des renforts et ils se battent pied a pied. Leurs armes lourdes entrent en action, pulvérisent leur ennemis. Leur prêtres soignent et foudroient les morts, les templiers insulfent foi et courage dans le cœur de leur alliés.

Le Grand Maître lui même, a la tête de ses troupes fauche les morts vivants comme un paysan fauche les blés, une immense épée a la lame brillante a la main.

La furie et le chaos ont envahis le champs de bataille. C’est a ce moment que le sortilège longuement préparé par la magistère part. Plusieurs boules de feu de plusieurs mètres de diamètre partent de sa positions et viennent ouvrir une longue avenue dans les rangs de l’armée ennemis. Rugissantes, elles incinèrent tout ce qui se trouve sur leur chemin et détruisent des dizaines et des dizaines de guerriers du fléau.

Anasteria Bloodfire s’écroule sur son cheval, une des rangers l’attrape par la bride et tous se lancent dans la brèche. Leurs chevaux écrasent les cadavres, leurs épées taillent dans les chaires mortes qui tentent de les attraper.

Les elfes franchissent l’armée du Fléau. Les croisés, voyant cette immense brèche, on reprit courage et on reprit l’offensive. Leur grand maître détruit des groupes entier de morts a lui seul. Son épée coupant les chaires nécrosés comme si il s’agissait de mottes de beurre.

Puis un groupe de croisés se voit incinérer. Les soldats hurlent de douleur alors que les flammes les consument. Un autre groupe voit leurs armures fondre, puis leur chaires pourrir. Ils hurlent de terreur et de douleur mais nul ne peut rien pour eux. Une vague de terreur pure recouvre le champs de bataille alors qu’il avance.

Un chevalier de la mort.

Vêtu de sa longue bure noire, son visage invisible, caché par une ombre lus noire que la nuit. Son destrier squelettique avance lentement. La main ganté de noire se tend et un groupe de croisés s’écroule en hurlant.

Nul ne peut rien contre lui, il est la Mort en marche.

Les 4 elfes voient avec horreur cette créature avancé vers leurs anciens geôlier. Tout prisonnière qu’elles étaient, leur geôliers luttaient aussi contre le fléau…et ils ne méritent pas une telle mort.

Mais elles ne peuvent rien faire. Les flèches ne peuvent rien contre ces sombres cavalier, et la magistère a user tout son pouvoir pour permettre leur fuite.

Un cri strident sortit de la capuche noir…et tous s’écroulèrent sur le sol, se tenant la tête en hurlant de douleur. Les morts eux même semblèrent figer par ce cris et cessèrent d’attaquer.

« Rendez vous tous devant la puissance du Fléau ! Rendez vous tous devant la puissance de mon maître !
-Tu veux que nous nous rendions…..Vous croyez pouvoir nous détruire, toi et tes comparses ! Vous n’êtes pas prêt ! »

Une colonne de flamme apparut devant le chevalier de la mort qui ne broncha pas. Cette colonne s’étira et les flammes consumèrent les morts entourant leur chef. Puis une silhouette ailée apparut et atterrit juste devant le cavalier.

La créature fait plus de deux mètres, sa peau est grise. Des cornes noires ornent son front, des ailes parcheminées s’élèvent dans son dos. Ses pieds sont en réalité des sabots qui laissent une empreinte enflammée. Des tatouages pulsant d’énergie ornent son torse musclé.

Mais les elfes regardent abasourdis deux détails : les armes du nouvel arrivant, deux longue lames en arc de cercle, dentelées et a l’air redoutable…et les yeux luisant d’énergie cachés derrière un bandeau de soie d’ébène.

« Comment oses-tu me défier faible créature ? Ne sais-tu pas reconnaître la mort quand elle se dresse devant toi ? »

Le nouvel arrivant fit tournoyer ses lames et se mit en garde. Le Chevalier de la Mort dégaina une longue épée runique et sauta a bas de son cheval.

« je vais ramener ta tête a mon maître. »’

Et le duel s’engagea. Le chevalier de la mort et le…démon ? s’affrontèrent dans de terribles passe d’arme ou nul ne semble pouvoir prendre l’ascendant. Les lames courbes heurtent la lame runique, l’ombre s’oppose au feu, le démon au mort.

Le démon lance parfois de terrifiant sortilège, il est lui même entouré de flamme verdâtre qui brûlent quiconque s’approche de lui. Le Chevalier de la Mort n’est pas en reste et l’énergie de l’ombre danse autour de lui.

Mais même si les deux êtres disposent d’une immense puissance magique, le duel reste physique.

Puis le démon fait une erreur, la lame runique s’enfonce dans un de ses bras. Le démon hurle, s’envole et observe son adversaire.

« tu va payer pour cela ! Contemple les flammes d’Azinoth ! »

alors même que le démon cesse de parler, des flammes issues du combat, 4 élémentaires de feu surgissent et s’attaque au champion du Fléau. Son épée ne leur fait rien et il est contraint d’user de toute sa sombre et glaciale magie pour s’en débarrasser.

« tu faiblis chevalier. Ru va enfin contempler la vraie puissance.
-Mon maître se régalera de tes souffrances quand je lui rapporterait ta tête !
-contemple la puissance chevalier ! »

Et le démon joignit les mains. Un rayon d’énergie verdâtre en jaillit et vint frapper le chevalier de la mort qui poussa un cri encore plus strident qu’auparavant. Les yeux du démons luisent d’énergie, le rayon d’énergie devient plus consistant, semblant se nourrir de l’essence du Chevalier de la Mort. Finalement dans un dernier cris, le chevalier disparaît dans une explosion d’énergie d’ombre et il ne reste plus de lui qu’un amas de vêtements et une arme runique qui tombe immédiatement en poussière.

Le démon part dans un rire tonitruant, ses yeux luisant comme des soleils et son corps semblant comme rayonner d’énergie maléfique.

Puis il sort de son vol stationnaire et part, laissant le Fléau et les croisés reprendre un combat dont l’issue est désormais certaine. Privé de leur chef et face a des croisés galvanisés par la mort d’un Chevalier de la Mort, les morts vivants sont taillés en pièces.

Le démon rejoint les 4 elfes. La magistère descend en tremblant de son cheval et se jette a plat ventre des son arrivée.

« pardonnez-moi je n’avais pas deviné, j’aurais du le voir, comprendre...pardonnez moi seigneur.
-tu n’étais pas censé le savoir magistère. Maintenant continue ta mission.
-a vos ordres seigneur Illidan. »

Les 4 elfes reprirent la route.

« Parfait, tout se met en marche exactement comme je l’avais prévu. »

Le groupe de la baronne s’était dirigé dans un premier temps vers le nord, puis ils obliquèrent vers l’est. Après trois jours de route, ils finirent par atteindre une colline avec un bosquet à son sommet, sans rien de particulier par rapport aux précédentes. Pourtant, Malicia y conduisit le groupe directement, et ils s’y arrêtèrent. Ils montèrent ensuite un camp.

L’adjurateur Tyren regardait stupéfait le reste du groupe s’afférer. Il ne voyait pas trop l’intérêt de ce lieu par rapport à un autre. Ils avaient cheminé à vive allure pendant les trois derniers jours, ne prenant presque pas de repos, et maintenant, ils s’arrêtaient, alors que le soleil était encore au zénith… Il avait bien essayé de questionner la Baronne, mais elle ne lui avait rien dit a par : « Et pourquoi ne nous arrêterions nous pas ici ? » Quant aux autres compagnons, ils ne savaient rien, ils faisaient confiance à la baronne… La pisteuse aurait probablement pu l’aider, mais elle était partie explorer la région. Dans tous les cas, il semblait bien que la baronne connaissait bien mieux la région que ce qu’elle avait voulu laisser penser…

Le minotaure avait tracté la charrette jusqu’au centre du bosquet, au point culminant de la colline. Le gobelin et la gommette l’avaient aidé de leur mieux, puis ils avaient solidement attaché le véhicule au sol et aux arbres. Maintenant, les deux ingénieurs trifouillaient à l’intérieur, tandis que Fortehache et les autres montaient une cabane. Tyren décida de les aider.

Lorsque le soir arriva, la cabane était achevée. On y avait tendu des hamacs, et chacun pourrait enfin dormir à l’aise. Les mages avaient installés leurs systèmes de protections et de détections magiques, et tout le monde se réunit sur des chaises pliantes (sauf le minotaure) à côté de la carriole. La baronne voulait leur parler.

- Bien, je vais essayer de répondre rapidement aux questions que vous vous posez. D’abord nous resterons ici deux jours, si nous avons de la chance, et une semaine si nous n’en avons pas. Ensuite, pourquoi nous sommes nous arrêter ici précisément. Premièrement, parce que c’est un lieu assez élevé et protéger : le dragon ne pourra pas nous toucher facilement sous le couvert des arbres, et les morts-vivants ne nous verront pas de loin. Deuxièmement, nous nous trouvons juste sous un puissant courant d’air ascendant, probablement le plus important de la région. Nulle ne doute que notre dragon passera par là pour éviter de se fatiguer… Enfin, dernier point, Félonie va nous confectionner une flèche démoniaque adaptée pour notre chasse, il lui faut un jour pour cela. Nous savons que le dragon a l’habitude d’attaquer en d’Haara à intervalle régulier, et que sa prochaine sortie est dans trois jours ! Donc, nous n’avons guère le choix. Ceci dit, préparez vous pour la nuit, demain sera une journée chargée…

Droz prépara le repas pendant que les autres vaquaient à leurs occupations. Tyren essaya de se faire expliquer ce qu’étais une « flèche démoniaque », mais ne comprit rien aux explications de Félonie. Il semblait que leurs magies étaient bien plus différentes que ce qu’il pensait… ou alors, elle expliquait vraiment très mal !

Fortehache installa des tréteaux et monta une table sommaire autour de laquelle tous s’installèrent, excepté Sombre qui montait la garde. Félonie invoqua de la nourriture et des boissons, alcoolisées pour la plupart, et la soirée finit dans la bonne humeur générale. A la fin, Droz interprétait une danse traditionnelle troll, debout sur la table en équilibre instable, pendant que Malicia et Friménia comparait le volume de leurs poitrines respectives. La Baronne avait déjà disparut pour « repéré les environs » en compagnie de Fortehache. Cela faisait presque une heure et demi qu’ils étaient partis, passablement éméchés, mais les autres étant encore pire, aussi personne ne s’en était aperçut…
Seule la gnominette restait sobre pour surveiller le camp, mais elle ne s’inquiétait pas pour sa chef. Avec Fortehache, même complètement bourré, rien ne lui arriverait…

Une heure plus tard, la Baronne rentrée, l’air fatiguée, mais heureuse, au bras du minotaure, qui avait également l’air ravi. La gnominette leur adressa un petit sourire, puis ils rejoignirent la cabane et leurs hamacs. Les autres étaient déjà tous couché, mais ils avaient laissés la table à demi renversé et absolument pas rangée… Une nuit bien tranquille et reposante en somme !

Le lendemain matin, vers onze heures, Droz sortit de la cabane en bayant. A part Friménia qui avait relevé Etincelle, il était le premier debout. Celle-ci le regarda, puis cria :
« Debout tout le monde »

Aussitôt, Droz serra sa tête avec ses mains et gémit : « Non, ne cri pas, ne cri pas. » tandis qu’un concert de grognement retentissait de la cabane. Visiblement, la fête de la veille avait laissé quelques traces…

Heureusement pour eux, Friménia leur avait préparé des infusions d’herbes étranges pour lutter contre le mal de tête, dont l’effet fut presque instantané, malgré un goût abominable. « Les bons remèdes doivent avoir extrêmement mauvais goût pour éviter que le patient ait envie de rester malade ! » disait-elle souvent.

A midi, ils étaient tous revenus à leur état normal. Droz vint voir Tyren, et lui demanda s’il voulait l’aider pour un petit sort. Evidemment, ce dernier accepta.

Il était deux heures de l’après midi lorsqu’ils finirent. Un dôme magique de près de quatre mètres de diamètre se dressait au milieu d’une petit clairière, près du camp. A l’intérieur, Félonie faisait une étrange préparation. Le dôme rosâtre bloquait toute émanation magique provenant de l’intérieur. Tyren n’avait eu aucun mal à aider le troll. Le dôme ressemblait énormément à un bouclier anti-magie qui aurait été retourné… En tous cas, avec la puissance combinée qu’ils avaient mise dans le dôme, il faudrait une puissance énorme pour rompre le dôme de l’intérieur, et rien de ce qui se passerait à l’intérieur ne se « sentirait ». Avec les morts-vivants, mieux valait être un minimum prudent…

L’adjurateur et le troll installèrent deux chaises juste devant le dôme et observèrent la mithridienne travailler. Il lui fallu plus d’une heure de préparatif. Elle traça des cercles et des symboles étranges sur le sol, déversa des produits étranges… Puis, enfin, elle commença à incanter. Elle resta les yeux fermés pendant dix minutes, faisant d’étranges mouvants, puis ouvrit soudain les yeux : ils étaient rouges flamboyant… Elle ne dit qu’un mot, d’une voie étrange, déformée et froide : « OuverturePortail »

A un mètre d’elle, un disque rougeoyant vertical apparut, un futur portail. Il semblait secouer d’étranges pulsations et grandissait. Puis, Félonie fit un geste, et le disque arrêta de bouger. Puis elle recommença psalmodier. Une fumée pourpre commença à sortir du disque et prenais une forme étrangère.

Puis soudain, il y eut un hurlement terrifiant, et la fumée fut violemment tirée dans le disque où elle disparut. Tyren jeta un coup d’œil a Droz, et ce qu’il y lu ne lui plu pas. Quelque chose clochait…

Dans un crissement abominable, quelque chose de solide traversa le portail, puis une deuxième. C’est seulement à ce moment que Droz et Tyren comprirent qu’il s’agissait de griffes énormes, et que quelque chose essayait d’agrandir le portail depuis l’autre côté…

Un autre crissement, et le disque avait triplé de taille. Félonie incanta un autre sort, et un rayon lumineux sortit de sa main et traversa le portail. Aussitôt, il y eut un gigantesque éclat de rire.

- Félonie, ma petite chérie ! Je te reconnais bien là ! Il n’y a que toi pour dire bonjour à tes amis en les frappant !

- TOI ? Mais qu’est ce que tu fais là ? Et n’essai pas de me faire croire que je t’ai fait quoi que ce soit, j’ai à peine du te chatouiller !

L’éclat de rire recommença.

- Tu n’as pas changé ! Et bien, je voulais des nouvelles de toi. Alors, comme tu ouvres un portail dans mon village, je me suis dit, et pourquoi je n’irai pas lui rendre une petite visite ?

- Voyons, tu sais bien que je ne peux pas te laisser passer par une si petite porte, et de toutes façons, notre contrat est clair, tu n’as pas à venir ici !

- Oh… On ne peut même plus avoir une petite conversation avec sa magicienne préférée ? Bien, et que veux-tu à mes enfants cette fois ?

- Je voulais en sacrifier un pour faire une flèche démoniaque.

Il y eut un gros grognement, et la chose repris plus fort :
- Tu voulais sacrifier un de MES fils ? As-tu perdu la tête ?

Ce fut au tour de Félonie d’éclatait de rire, et Tyren et Droz frissonnèrent. Ils s’étaient levés tous les deux et renforçaient le dôme…

- Tu veux me faire croire que ça te gène que je sacrifie un des tiens de temps en temps ? Tu le fais au moins une fois par jour ! Et en plus, c’est pour une bonne cause…

- Une bonne cause ? Dis m’en plus…

- Ame de Dragon.

- Un dragon… Ca fait longtemps que je n’en ai pas gouté… Il est vieux ?

- Selon nos informations, oui. C’est un dragon gris.

- Je n’ai jamais goûté aux dragons gris, et les vieux sont les meilleurs. Comme toujours, je me félicite de notre pacte, beauté, tu trouves toujours ce qui me fait plaisir !

Il repartit d’un grand éclat de rire.

- Donne-moi ta flèche, jeune mage.

Félonie attrapa la flèche qu’elle avait posée sur un plateau devant elle, et la planta dans le disque. Quelque chose la tira de l’autre côté du portail. Puis, il y eut un sifflement suivit d’un autre éclat de rire.

- Je n’aimerais pas me prendre une telle flèche, vous savez y faire sur ton monde…

- Tssss, ça ne te ferait rien.

- Tu as raison, petite, mais l’ingéniosité des tiens ne cesse jamais de m’étonner.

Il éclata encore de rire. Puis la flèche réapparut dans le disque, posée sur un plateau argenté. D’étranges symboles y étaient gravés. Félonie ne le prit pas à la main, mais usa un sort de lévitation pour le poser près d’elle.

- Bien, je vais vous laisser jouer avec cette flèche, mais j’attend avec impatience ton cadeau !

- Compte dessus, je ne te mens jamais.

- Je sais, sinon tu ne serais plus de ce monde…

Et le portail se referma tout seul. Félonie poussa un profond soupire, et commença à examiner la flèche.

Il fallut attendre une heure avant qu’elle leur face signe de couper le dôme. Elle avait rangé la flèche dans un coffre en bois, qu’elle avait blindé de sorts de protection.

- La flèche est prête. Nous aurons ce dragon. L’enchantement est bien meilleur que tout ce que j’aurai pu faire. Parfait…

Félonie avait l’air épuisée, mais satisfaite du travail effectué. Elle ne prit même pas le temps de manger, et alla s’allonger immédiatement. Droz et Tyren se regardèrent, puis allèrent étudier le plat en argent. Il n’était chargé d’aucune magie, mais les symboles rappelaient quelque chose à Tyren. Il avait déjà du en voir durant ses études…


Le lendemain, vers midi Etincelle repéra un point gris dans le ciel. Il faut dire qu’elle portait des espèces de grosses lunettes pour voir plus loin… Aussitôt, ce fut le bran le bas de combat. Malicia courut chercher son meilleur arc, tandis que les mages courraient chercher de l’équipement qu’ils avaient préparé dans la carriole. Dame Friménia fit avaler une potion à Malicia, tandis que la Baronne la déshabillait. Dès qu’elle fut nue, Droz commença à lui peindre des symboles mystiques sur le corps, tandis que Félonie l’ensorcelait de puissants enchantements. Malgré sa répulsion naturelle pour les Trolls, Tyren ne put s’empêcher de reconnaître sa profonde maîtrise de son travail, il ne lui fallut que quelques minutes pour finir toutes ses peintures.
La Stygienne était maintenant transformée. Elle ressemblait maintenant à une divinité ancienne venue apporter la destruction sur ce monde ! Ses yeux brûlaient d’une lumière rougeoyante, et les peintures sur son corps brillaient de milles feu. Sa peau avait pris une coloration dorée, et ses cheveux étaient remplacés par une gerbe de flamme. Elle mesurait près de quatre mètres de haut, et son arc était aussi grand que le minotaure.

Elle prit la flèche que lui tendait la magicienne, et eut un sourire cruel. La flèche était prévue pour s’enfoncer profondément dans les chaires, puis la pointe se désolidarisera de la hampe. Ainsi, le dragon ne pourrait pas la retirer…



Le dragon approchait, on commençait à le distinguer nettement. Il se laissait planer, comptant sur le courant ascendant qu’il allait bientôt atteindre pour reprendre facilement de l’altitude.



La géante banda son arc et visa… Le projectile partit… Il y eut un hurlement.



Le dragon rugit ! Une douleur fulgurante ! Quelque chose l’avait blessé à sa patte avant gauche. Il reprit immédiatement de l’altitude et chercha du regard ce qui avait bien pu le toucher.



« AnnulationTotale »

Les mages annulèrent tous les sorts qu’ils avaient lancés sur la chasseresse. Elle tomba au sol et ce tordit de douleur. Dame Friménia se précipita pour lui porter assistance.



Il lui avait semblé voir quelque chose, mais… Non, il n’y avait rien. Il continua à grimper et regarda ce qui le faisait souffrir. Une longue flèche était plantée dans son épaule. Il se servit de son autre patte pour l’enlever, et l’examina. Il n’y avait pas de pointe ! Il hurla quand il comprit, puis fit demi-tour et fila vers le nord…



« Je suis fière de vous ! Une journée de repos, et on le suit ! »

« Encore combien de temps ?
- Deux trois jours de marche je dirais. Il est resté plutôt évasif sur la urée du voyage.
- Une longue marche à travers des territoires infestés de mort vivants. Dommage qu’on ne puisse pas voler.
- Ses arguments font sens. tu ne sens aucun mort vivant ?
- Non. Du moins aucune magie telle qu’il l’a décrit, mais c’est dur d’interpréter un message uniquement écrit. Dommage qu’il ne nous ait pas envoyé d’Archélite, c’aurait été plus simple.
- Trop simple et pas assez amusant.
- Tu as de drôles manières de t’amuser.
- Mais ça fait partie de ce que tu aimes chez moi, non ? »

Cyrus eut un léger sourire avant de répondre « En effet, s’en est une petite partie. »

Avant que la conversation n’ait pu continuer un long cri de rage retentit au loin dans le brouillard qui semblait toujours recouvrir ces terres. En l’entendant, les deux anges se remirent debout, prêts à toute éventualités.

« Arlia, tu as une idée de ce que ça peut-être ?
- Un cri de rage ? Dans doute d’une grosse bestiole volante, vraisemblablement un dragon.
- Loin d’ici ?
- Difficile à dire au cri. Ce genre de chose porte loin dans de telles étendues. Mais oui, je pense qu’il n’est pas à côté, nous devrions être tranquilles. »

Tandis qu’elle parlait, Arlia voyait l’expression de Cyrus changer, d’une expression neutre, il était passé à l’appréhension.

« Qu’est ce qu’il se passe ? C’est le cri ?
- Le cri en lui-même ne m’inquiète pas. Par contre, il a réveillé quelque chose.
- Les morts vivants ?
- Probable. la sensation semble correspondre. Une troupe de taille importante se dirige vers nous... Il y a des créatures volantes qui se rapprochent aussi. Deux grosses créatures.
- Meryl ne pourra pas nous porter assez vite pour leur échapper j’imagine ?
- Non. Nous sommes bloqués. La bonne nouvelle, c’est qu’a priori, il n’y a que ça dans le coin. je ne sens rien derrière.
- Donc il reste une unique solution : combattre. J’espère que le froid ne va pas détruire ton feu !
- Ne t’inquiètes pas pour ça, même un blizzard ne ferait rien à mon pouvoir ! »

Arlia étouffa un rire tandis qu’elle faisait apparaître ses armes et disait à Meryl, son pégase, de partir se cacher. Il saurait se défendre contre quelques morts vivants, mais au milieu de toute cette masse, c’était trop dangereux. Une fois prêt, ils attendirent que les morts vivants approchent.

Les troupes au sol étaient composés de squelettes tenant un hache et un bouclier, néanmoins, ils ne semblaient pas essayer de courir. Au contraire, dès qu’ils furent en vue, ils se stoppèrent dans une position imitant le garde à vous. De même, les créatures volantes s’étaient stoppées et étaient en train d’atterrir. Bientôt, elles furent également en vue : des dragons squelettes. Pas le type d’armée qu’ils avaient eut l’habitude de voir ces derniers temps.

Une fois que la troupe fut arrêtée, une nouvelle créature se matérialisa en une fraction de seconde devant eux. Bien qu’elle semblait complète à première vue, il était difficile de se tromper quand à sa nature : c’était un mort vivant. Après une seconde, sans doute pour laisser aux anges le temps de reprendre leurs esprits, il prit la parole.

« Vous êtes Cyrus et Arlia ?
- C’est exact. Qui, ou quoi, êtes vous... Ou étiez vous du moins.
- J’étais un ancien noble du royaume du Griffon, mais maintenant je suis un seigneur vampire au service d’Arantir, bien que par son intermédiaire, je serve toujours mon Royaume. Mon nom n’a pas d’importance.
- Et pourquoi êtes-vous là ?
- Pour vous escorter à la capitale. Ces terres gelées sont dangereuses.
- Vous avez une preuve de vos intentions ? Vous pourriez très bien être la menace dont il nous a parlé. »

Le vampire sortit fit apparaître dans sa main une lettre similaire à celle qu’ils avaient reçut chez eux puis la leur tendit.

« J’espère que ceci vous conviendra. Il avait prévu que vous auriez du mal à me croire.
- ... Je vois. Ca lui ressemble bien. On va dire que pour le moment je vous crois. Menez-nous à lui. Au moins, peut-être pourrez vous m’en apprendre plus sur la situation. Elle doit être grave. »

Une fois qu’elle eut rappelé son pégase, le convoi se remit en marche, les squelettes entourant le vampire et les « invités », tandis que les dragons squelettes volaient au dessus du groupe.

« Que s’est-il passé dans ce royaume ? Je vois mal Arantir devenir un nécromancien.
- Il ne l’a pas fait avec joie, mais parce que c’était nécessaire. Lorsque tous les royaumes alentour ont été envahit par les morts vivants, nous avons résisté, malheureusement, nous avons été attaqués sur un second front.
- Comment ça ? Des alliés des morts vivants ?
- Nous ne le pensons pas. C’étaient des créatures de feu qui sont tout à coup apparu dans nos villages et ont commencé à les massacrer. Nous les avons finalement repoussé, mais ce qu’il restait de nos forces était trop faible pour tenir bien longtemps face aux non morts.
- Vous vous êtes donc tourné vers la nécromancie...
- Pas tous. Seulement les combattants vivants qui ont perdu l’espoir. Les morts forment une part limitée des combattants.
- Alors pourquoi envoyer des morts pour nous aider ?
- Ils attirent moins nos ennemis. Quand nous avons commencé à utiliser la nécromancie, les attaques ont été bien moins violentes. Le statu quo dure depuis à peut près vingt ans.
- Et pourquoi nous appeler maintenant alors ?
- Les êtres de feu sont revenus... »

Voyant l’évidente douleur - psychologique - du vampire, Arlia préféra ne pas continuer la conversation tandis qu’autour deux le blizzard se levait...

... scritch scritch scritch ...

La lunette du téléscope s'ajusta pour offrir une meilleure vision à son utilisateur. Les mécanismes, parfaitement huilés, du délicat appareil coulissèrent sans bruit.

... scritch scritch scritch ...

La plume courait librement sur la feuille de parchemin, retranscrivant les notes de l'observateur. Une légère brise commença à souffler, de plus en plus fort.

... scritch scritch scritch ...

Le vent soufflant plus fort, une feuille de notes s'envola, mais une main osseuse l'attrappa au vol d'un coup sec, et la ramena vers le tas de feuilles.

Un petit toussotement gêné finit par briser la concentration de l'observateur.

"Oui ?"

"Le blizzard arrive Monseigneur. Vous devriez venir vous abriter."

"Bien, je viens."

Pendant que des serviteurs s'affairaient à rentrer le matériel d'observation, le seigneur des lieux emprunta un escalier pour descendre au coeur de son domaine. Des geôles s'étalaient dans les murs, à plusieurs étages. Des mains décharnés et avides se tendaient sur son passage, mais les barreaux et les chaînes les empêchaient d'atteindre leur maître.

Ce dernier sourit sarcastiquement en pensant que ces pauvres hères, alors utilisées pour de sombres expériences, lui avait valu son funeste surnom dans les Îsles ...

Presque autant redouté qu'Achéron lui-même, le comble de l'ironie...

Cela lui avait aussi valu son exil, déguisé en "voyage d'exploration et de recherche" selon ses propres mots. Il s'en était au final bien accomodé : il y avait beaucoup à découvrir dans ces terres glacées.

Ce blizzard était d'ailleurs contraignant, car quand il n'était pas possible d'observer le ciel pour continuer ses recherches, il n'y avait rien à faire : un ennui mortel !

Hormis les quelques fois où il devait se protéger des légions mort-vivantes de la région ... un autre phénomène magique intéressant ... il n'y avait rien aux alentours. Les peuples du nord venaient parfois jusqu'à lui, dans leur guerre contre les mort-vivants, mais il avait conclu des accords afin que son propre territoire soit évité.

Autour de lui, les serviteurs refermaient les volets protecteurs des fenêtres : les blizzard dans le coin étaient très rudes, et mieux ne valait pas se trouver dehors quand l'un survenait. Il prit une bougie que lui tendait un servant afin de s'éclairer. Il passerait sûrement les heures à venir à la bibliothèque, pour passer le temps dans une mélancolie mélangée d'ennui. Il avait déjà lu chaque livre au moins trois fois depuis qu'il était ici.

Il ne sut combien de temps passa ainsi, prostré sur un fauteuil, plongé dans des rêveries brumeuses, mais quelqu'un vint le réveiller : encore un autre serviteur.

"Oui ?"

"Monseigneur, des étrangers demandent l'hospitalité. Devons-nous les accueillir ?"

"Des étrangers ... ils viennent des Tréfonds Obscurs ?"

"Non Monseigneur, ils frappent à la Grande Porte."

"Combien sont-ils ?"

"Elles sont quatre Monseigneur."

"Elles ?"

"Des Sindoreï Monseigneur."

"Fais-les entrer."

Des Sindoreï ... une race qu'il connaissait peu, mais dont il avait entendu parler. Des magiciens semblait-il ...

Le Roi Blême se leva lentement et douloureusement de son fauteuil et entreprit d'aller rejoindre ses invitées surprises. Elles lui procureraient peut-être un peu d'intérêt ...

Sinon, et bien, elles pourraient faire des sujets d'étude intéressants ...

--Au nord, en haut d’une montagne--

- Satanée douleur. Deux semaines que j’ai cette flèche plantée dans la patte, et je n’ai presque pas pu dormir.

La grosse voie du dragon raisonne dans sa grotte. Puis il fit un geste, et une ligne mauve apparut, partant de sa patte blessée et filant vers le sud.

- Satanés chasseurs. Avec ça, ils sont capables de me pister n’importe où. Et pas moyen de compter sur ma régénération naturelle, ce machin me la neutralise.

Il refit un geste et la ligne disparut.

- Calculons encore une fois, il leur a fallu au moins dix jours pour atteindre la montagne, et en faut plus de dix autres pour monter jusqu’ici. J’ai bien fait de choisir ce lieu. Le versent sud est abrupte, impraticable, et le nord est balayé de vents puissants. Ils devront passer par le nord, oui. Sauf si… sauf s’ils peuvent voler. Non, s’ils pouvaient voler, ils seraient déjà arriver depuis longtemps. Par le nord donc, et la montagne prélèvera une bonne partie de leurs forces. Il ne me restera plus qu’à les achever…

Le monstre gris partit d’un grand rire… qui s’acheva brutalement quand une explosion retentit à l’entrée de sa caverne…



--Deux jours plus tôt, versent sud de la montagne--


- C’est clair, il est la haut !

- Ok Félonie. Bon, ou on fait le tour de la montagne en espérant trouver un passage plus facile vers le sommet, ou on escalade ici…

- Baronne, c’est quasiment vertical sur des centaines de mètres…

- Je savais bien que les Minotaures n’aimaient pas l’escalade !

- Moi, si Dame Frifri peut porter deux ou trois trucs la haut, je peux vous monter tranquille !
Le coup de patte de l’arachne envoya bouler la gnome dans la neige.

- Dame Friménia, petite peste ! Bon, c’est pas cette petite colline qui va me faire peur. Qu’est ce que je dois monter la haut ?

Etincelle et Krakboum passèrent l’heure suivante à harnacher la femme-araignée et à lui expliquer ce qu’elle devrait faire, puis elle amorça la montée.
Il lui fallut quand même plus d’une heure pour atteindre une sorte de petit plateau convenant à ses besoins. Il faisait plus d’une vingtaine de mètre carrés, et une petite grotte s’y ouvrait. Elle la visita rapidement et, comme il n’y avait pas de danger, commença à installer le matériel.

Une heure et demi plus tard, un plateau retenu par quatre cordes descendit de la montagne pour se poser un peu brutalement sur le sol, près du reste de la compagnie. Ils entreprirent alors de monter tout leur attirail, ainsi qu’eux même. Vers la fin de l’après midi, ils étaient tous à l’abri dans la grotte, et les deux ingénieurs avaient démonté leur étrange appareil, nommé équipement-d’aide-ascensionnel-pour-machin-en-tous-genre-sans-(trop-de)-danger.

- Je pense que demain à midi nous serons au sommet, et probablement devant l’antre du dragon.

- Mmm… Vous auriez quelque chose pour que nous ne soyons pas repérés ?

- Droz peut peindre des talismans qui protég’ront Dame Friménia du r’gard du monstr’. Et j’crois qu’ Félonie peut…

- Oui, je vais préparer quelque chose pour rendre toute une zone invisible. Par contre, Dame Friménia, tu devras planter des bâtons suivant…


Et le lendemain, à midi, toutes la petite troupe était au sommet de la montagne, avec armes et bagages. Ils étaient tous proches de l’entrée de la caverne où résidait le dragon, et ils l’entendaient même grogner et discuter dans une étrange langue rauque et gutturale.

Mais maintenant, ils devaient se préparer à combattre, avant que leur présence ne soit détectée.

La chasse au dragon est une activité, certes lucrative, mais surtout terriblement dangereuse. Les dragons étant relativement facile à trouver pour quelqu’un de déterminer, bon nombres d’aventuriers ont finis par les rencontrer… et se faire dévorer. Mais le groupe de la baronne n’en était pas à son premier dragon. Aussi ne chargèrent pas le monstre sans réfléchir.

Toujours caché sous le bouclier magique qui les rendait invisible, ils commencèrent à se préparer. Dans un premier temps, les magiciens renforcèrent le sort d’invisibilité, le rendant imperméables aux odeurs et aux traces magiques. Malicia s’occupa de surveiller l’entrée de la grotte, des fois que le grand gris ait la mauvaise idée de sortir.

Pendant ce temps, les mages commencèrent leurs préparations. La veille ils avaient prévus leur plan de bataille, et avaient préparé leurs armes…


--Retour dans la grotte, la veille--

Broxigar et Fortehache aiguisaient leurs armes. Inconnu, l’ange, ouvrait un par un des petits flacons, les reniflait, puis les refermait d’un air satisfait. Les deux demi-portions vérifiaient des systèmes de mécanique complexe et étrange, tout en plaisantant joyeusement. La Baronne et Dame Friménia étaient dehors, sur la corniche, et discutaient doucement. Tous étaient calmes, sauf l’adjurateur Tyren.

Il s’était assis au fond de la caverne, pour pouvoir se reposer et méditer, mais il ne parvenait pas à se calmer. Certes, il avait vu ses compagnons à l’œuvre, et il les savait puissant, mais de là à affronter un dragon ! En plus, ils n’avaient pas la moindre idée d’à quoi aller ressembler le sommet… ni des capacités réelles du dragon… Il devait se forcer à le reconnaître, il avait peur. Il lui fallut un moment pour arriver à le reconnaitre. Cela l’étonnait. Dans sa branche, la magie pouvait être dangereuse, voir aussi mortelle qu’un dragon, et pourtant, il n’en avait jamais eu peur… Mais avait-il vraiment peur pour lui ? Ou pour ses compagnons… Non, c’était surtout pour la Baronne qu’il avait peur. Il sentait en elle une telle haine du monstre, qu’il craignait qu’elle ne commette une imprudence, et que de ce fait, sa vie fut mise en danger… A cette pensée, son cœur se serra.

- Restes calme, tout va bien aller…

Le guerrier Ténébreux, Sombre, venait de se laisser tomber par terre à côté de lui.

- Je suis calme.

- Et moi je suis le seigneur Rhal ! C’est votre première chasse au dragon, ami, tu ne peux pas être calme. C’est normal, nous sommes tous passer par la.

- …

- Tu participeras au combat demain ?

- Bien sur ! Je ne vais pas me cacher, je ne suis pas lâche !

- Tant mieux. Les bons mages sont toujours utiles. Tu devrais aller voir les deux autres, comme ça vous pourrez préparer un plan de bataille.

- Comment veux-tu faire un plan de bataille, alors qu’on ne connait même pas la topographie du sommet !

Le guerrier sourit gentiment.

- C’est l’expérience ! Bon, je vais t’expliquer. Un dragon de cette taille a nécessairement un antre conséquent. L’ouverture ne peux pas donner vers le ciel, sans quoi elle se remplirait d’eau et de neige, ni vers le vide. Le monstre a besoin d’une plate forme suffisamment vaste pour pouvoir atterrir et décoller tranquillement.

- Oui, je vois ce que tu veux dire… A partir de là, on peut prévoir la stratégie globale, et affinée une fois sur place.

- Voila !

- Bon, je vais les rejoindre, voir en quoi je peux les aider…



--Retour dans le présent--


Droz les avaient tous peints avec des symboles étranges, qui semblaient avoir une vie propre. Tyren sentait la puissance des signes sur sa peau. D’abord, il s’était montrer réticents, mais tous les autres ayant eu les mains et le visage peinturlurés, il avait accepté aussi. Maintenant, il sentait les peintures magiques lui donner de la force et la puissance supplémentaire. Il avait médité une bonne partie de la nuit, et réviser ses sorts les plus efficaces et utiles. Il se sentait près. Félonie lui avait donné un cristal gorgé de magie, de provenance inconnu, qui pourrait l’aider à reconstituer ses forces en cas de problèmes. Il sourit. Il se sentait fort, et plein de confiance. Une petite voix dans la tête lui disait que cette confiance n’était pas très naturelle, et que le breuvage que lui avait fait boire Dame Friménia n’y était pas pour rien… A moins que ce ne soit le baisé de la Baronne… Il se tourna vers les guerriers pour voir s’ils étaient près. Droz avait déjà peint leurs visages et leurs mains, mais maintenant, il s’occupait de leurs armures. Même les cornes de Forte Hache avaient de jolis motifs rouges et noirs ! Il espéra que sa robe ne subisse pas le même sort…

A côté, le gobelin et la gnome finissaient de monter une étrange machine, dont la forme rappelait un peu une baliste. Certains morceaux de bois avaient visiblement été enchantés. Tyren sourit en pensant au pauvre dragon… Derrière eux, à l’abri du vent, l’Inconnu appliquait précautionneusement le contenu d’une de ses fioles sur chacune de ses lames.

Et bientôt, ils furent près. Ils se mirent en place sur ce qui allait être le champ de bataille. En fait, une simple étendue de terre glacée, un ring de cent mètres de largeurs, dont un côté était un précipice (par où ils étaient venus), de l’autre, un chemin escarpé, balayé par le blizzard et où une chute pourrait être fatale et conduire au bas de la montagne. Ils étaient adossés au pied d’une falaise, qui avait l’air d’avoir été coupé par un Dieu (à moins que ce ne soit par le dragon qui voulait aménager sa piste de décollage…) et en face d’eux, une autre falaise, moins abrupte, où s’ouvrait la tanière du grand dragon gris.

Les mages se placèrent en plein centre du carré, les deux ingénieurs à l’extrémité opposée à la grotte, et les guerriers sur les côtés de la caverne, cachés dans la neige. Puis, Malicia s’approcha de l’entrée, un sac à la main, alluma une mèche et retourna en courant près des sorciers.

Les bruits étranges, comme des rires rauques, provenant de l’intérieur de la grotte furent soudain interrompu par l’explosion de l’entrée…

Tout tremblait autour de lui. Ils avaient osé ! Ils essayaient de l’enterrer vivant dans son antre ! Ah, ils allaient regretter. Le grand gris se propulsa vers la sortie alors que des pierres lui tombaient sur la tête. La lumière, enfin ! L’explosion n’avaient pas été suffisante pour bloquer l’entrée, et il lui restait juste asses d’espace pour se faufiler à l’air libre. Ils aller voir ce que la colère d’un dragon gris pouvait donner !


Comme ils l’avaient prévus, le dragon apparut soudain, l’air très énervé. Mais Krakboum avait parfaitement prévu sa charge explosive. Le monstre ne pouvait sortir qu’en rampant de son antre. Lorsqu’il eut extrait sa tête et son cou, les mages entrèrent en action.

Tyren concentrait son sort depuis l’explosion, et c’est avec une joie immense qu’il le lança sur la créature. Il avait opté pour un traits de feu, sort relativement simple mes capable de faire de très mal, tout en limitant des dégâts collatéraux. En plus, il le maîtrisait parfaitement. Aussi atteignit il sans surprise la bête en peine tête. Mais à sa grande surprise, une partie du sort fut déviés par les écailles grises, et la bête ne sembla pas souffrir de blessure. Malicia, qui avait pris son arc, tira, mais sa flèche ricocha également. Il semblait que la tête était fortement caparaçonnée. L’attaque de Félonie fut différente. « BouleAcide » Elle envoya en l’air une boule verdâtre, qui retomba sur le cou du dragon. Sur l’instant, la boule n’eut aucun effet, mais bientôt les écailles se mirent à fumer. De l’acide…

Le dragon, n’était visiblement pas très heureux de ces traitements. Même si il n’avait guère souffert, une attaque contre sa personne restait une attaque. Il avait réussi à extraire ses pattes avant de la grotte, mais son train arrière bloquait encore. Aussi choisit-il d’utiliser son souffle pour se débarrasser de ses opposants.

Le grand gris leva la tête en arrière. C’était le signal que Droz attendait, il lança ses deux sorts à la vitesse de l’éclair : « BangBang », puis « BouclierDéfensif ». Les sorts avaient été lancés à la vitesse de l’éclair. Le premier eut pour effet de provoquer un grand son : BANG juste à côté de la tête du Dragon. C’était un sort que tous les collèges apprenait en à leurs élèves de première année. Complètement inoffensif… Mais très facile à lancer, très rapide, et très peu consommateur de puissance. Et surtout… très pratique pour perturber la concentration de quelqu’un… même d’un dragon, du moins parfois…

Le dragon fut surpris par le bruit et relâcha son souffle un peu trop tôt. Une partie passa au dessus des mages et alla s’écraser par terre un peu plus loin. Il crachait de la cendre brulante. Le reste du souffle gris fut arrêté par le bouclier défensif. Le dragon ne voyait plus les mages, cacher par la cendre en suspension, mais son sens de la magie lui disait qu’ils étaient encore vivants. Résolu à finir le travail « à la patte », il usa de toutes ses forces pour tenter de s’extraire de la grotte.

Mais à cet instant, les guerriers passèrent à l’attaque. Broxigar et Forte-Hache attaquèrent le cou de la créature, chacun d’un côté, tandis que Sombre s’en prenait à une des ailes. Le Dragon eut alors un éclair de lucidité. Si il les affrontait dans ses conditions, il en tuerait peut être un ou deux, mais il aurait très mal, très très mal même. Il ne pouvait utiliser ni sa queue, ni ses pattes arrières. Aussi choisit il de réprimer son instinct, de supporter quelques coups pour s’extraire complètement.

Pendant la vingtaine de seconde qui suivit, l’Orc et le Minotaure parvinrent à traverser la cuirasse du monstre en plusieurs endroits. Le Ténébreux fit quelques trous dans l’aile gauche de la bête, avant d’être projeté dans les airs par une baffe de cette même aile. Puis, le dragon parvint à sortir entièrement de son antre. Il fit un bon en avant et s envola. Puis, il regarda les guerriers en ricanant. La poussière de son premier souffle venait juste de commencer à retomber, aussi se prépara t’il à envoyer une deuxième dose, bien plus puissante cette fois. Ces insolents allaient subir son courroux !

Mais à cet instant, deux petites personnes, perchées sur une étrange machine, s’activaient. Le monstre ne les avait pas remarqué, occupait qu’il était par les deux autres groupes. Erreur.

La machine claqua, et une flèche de trois bons mètres de longs fut expédiée dans les airs. Elle percuta le dragon à l’abdomen, et y pénétra facilement. Puis, le long fil qui reliait le projectile à la machine se tendit, et le grand vers, blessé, fut tiré vivement vers le sol. Mais il n’était pas près à se laisser battre. Rassemblant toutes ses forces, il battit des ailes pour résister à la traction, puis souffla vers la machine maudite qui l’avait blessé.

Mais deux évènements inattendus se produisirent. D’abord, son souffle fit un curieux arc de cercle vers le sol. Puis, quelque chose le percuta à la tête. Une seconde plus tard, une douleur abominable lui vrillait les yeux, et il ne voyait plus rien.

L’Inconnu avait attendu tranquillement dans le ciel que son heure vienne, puis quand le dragon s’était stabilisé pour souffler, il était passé à l’attaque. Un superbe piqué, une réception en équilibre sur la créature, puis une lame dans chaque œil. Facile.

Le Dragon s’écroula au sol. Aussitôt, les guerriers se jetèrent dessus, tandis que les mages incantaient. Le dragon souffla à nouveau sa poussière, mais une fois encore, elle fut attirée bien vite vers le sol, plus précisément vers une faille ronde dans le sol. A côté de la faille, Félonie était concentré, pour maintenir se portail qui permettait d’évacuer la poussière du grand vers, ainsi que pas mal de neige alentour d’ailleurs. Tout ce qui était petit semblait attiré.

Le Dragon sentit que son souffle ne lui était d’aucune utilité. Aussi essaya t’il de frapper ses adversaires avec toutes les armes à sa disposition. Il parvint à mettre le minotaure KO d’un bon coup de queue, et détruisit les machines des ingénieurs d’un coup de griffe. Tyren faillit se faire mordre, mais sa robe perdit un bon morceau de tissu.

Mais finalement, ce fut la baronne qui parvint à achever la bête. Elle sauta sur sa tête et s’y tient en équilibre instable. Puis, elle vit ce qu’elle cherchait. En plein sur la colonne vertébrale, juste au dessus de l’interstice entre deux vertèbres, une écaille complètement fondu par l’acide et qui avait pris un coup de hache. Elle prit son sabre à deux mains…

Le dragon n’était même pas conscient de sa présence. Il avait trouvé Droz qui abriter Dame Friménia, Etincelle, Krakboum et Forte Hache derrière son bouclier, et il s’acharnait maintenant dessus. Mais celui-ci refusait de céder.

… Elle frappa. La lame entra jusqu’à la garde dans la nuque du Dragon gris.

Il n’avait plus mal ! C’était merveilleux ! Mais pourquoi ne sentait il plus rien ? Pourquoi…

Le grand gris s’effondra.

Lorsque la baronne Jandice Barov retira son sabre, elle poussa un hurlement de joie ! Puis, après cette assurée que tout le monde était vivant, et à peu près en bon état. Ils commencèrent à dépecer la créature. Tâche longue et ingrate, mais oh combien rentable ! Tyren était fou de joie. Il avait survécu à sa première chasse au dragon, et le monstre gisait à ses pieds ! Lorsque ses compagnons lui tendirent une choppe de vin, il l’avala sans réfléchir. Ce n’est qu’à ce moment qu’il s’aperçut que ce n’était pas du vin… mais du sang. Un puissant sang d’ailleurs, que Dame Friménia recueillait des blessures de la bête. Mais après tout, pourquoi pas. Il avait gagné le droit à ce breuvage, à la sueur de son propre front !

Aussi, quand ils le resservir, ils trinquèrent tous ensemble portèrent un toast à la Baronne, puis avalèrent leurs choppes d’un trait !

Les 4 cavaliers parcourent un pays désoler.

Les destriers élevés par les elfes fendent le vent a une vitesse des plus honorables, bien plus rapides que celle des coursiers d’autres nations.

Les chevelures des elfes forment des traînées chatoyantes, les capuchons de leur vêtements de voyages étant rabattus par la vitesse de courses des chevaux.

Néanmoins les 4 elfes ne sont pas obnubilées par leur courses ou par l’excitation de la vitesse, plusieurs souvis les taraudent.

Le premier est, que depuis qu’ils ont quitté le camps croisés ils n’ont croisé que peu de morts vivants. Et cela leur semble des plus suspect. Même si peu est relatif, la magistère ayant de nouveau eu recours a des sorts de grandes envergure pour annihiler les créatures du Fléau.

Et cela conduit directement a leur second soucis. Anateria avait puisé dans ses réserves de façon très importantes, les elfes n’ont eu que peu de moment de repos, et la soif commence a la tenailler, le manque de magie commence a avoir des effets sur son comportement. Ceux-ci sont régulé par l’utilisation de petits cristaux de mana purs, mais ce n’est qu’une solution temporaires. Elle le sait, elles le savent toutes.

Leur troisième problème, est que passé la ville d’Alterac, elles ne connaissent que peu les chemins et routes praticables. Elles sont sorties du royaume de Lordaeron et les elfes n’ont toujours eu que peu de contact avec les royaumes nordiques….la d’où est venu le Fléau.

Malgré cela, les chevaux continuent de fendrent le vent, les sindoreïs continuent de ruminer et progressant vers le nord, toujours plus loin vers le nord, dans un paysage montagneux et aride, de plus en plus froid, de plus en plus glacial.

Les nuages s’accumulent dans le ciel, ils sont d’un noir d’encre, annonciateur de tempêtes. Avant même que les 4 elfes n’aient pu se mettre a l’abris, les premiers flocons commencent a tomber, de plus en plus vite, de plus en plus gros, de plus en plus fort.

Le vent se lève, d’abord fine brise, il se transforme en tempête, hurlant dans les canyons escarpés et dans les ravins a pic, frappant de front le quatuor de cavaliers en pleine face.

La marche devient de plus en plus dur, les elfes doivent descendre de leur monture et les guider a la main a la recherche d’un abris. La neige commence a s’accumuler sur le sol, sur les chevaux et les femmes.

« Là, bas, cette forme est trop régulière pour être une montagne, ce doit être un château.
-allons-y ! »

Dans la tempête qui hurle de plus belle, les 4 cavaliers maintenant a pied avancent avec peine vers ce qui semble être un abris.

Le blizzard redouble de violence, le vent de violent passe a cataclysmique, les nuages passent de la neige à la grêle, comme si les éléments eux même voulaient empêcher les elfes de continuer leur chemin.

« la nature elle-même se dressera contre vous et vous mènera a votre destin funeste. »

cette phrase avait été prononcé, il y a très longtemps, selon la légende par le grand Malygos au roi des elfes Anasterian. Elle signifiait le danger que les elfes prenaient a défier les dragons bleus. Du moins c’est ce que disait la légende.

Cette phrase faisait partie de l’avertissement scellé sur le puit du Soleil du temps de sa gloire, mais ce n’avait pas arrêter le Fléau. Rien ne pouvait l’arrêter.

Finalement les elfes réussirent, contre toute attentes et contre toutes les statistiques, à atteindre deux grandes portes de bois auxquelles elles frappèrent avec toute leur force.

Des êtres ressemblant a des elfes et d’autre a de gros insectes faméliques leur ouvrirent

« entrez je vous pris. »

Les 4 elfes ne se le firent pas répéter et passèrent rapidement la porte.

Elles se retrouvèrent dans un immense hall remplis de hautes colonnes et en restèrent un moment fort étonnée.

« et beh j’aimerais pas être chargée de l’entretien. »

La blague d’une des rangers fit rire les 3 autres elfes. Elles laissèrent leurs montures a un serviteurs, époussetèrent leurs manteaux de voyages de la neige et de la glace les recouvrant, puis un autre serviteur leur fit signe de le suivre.

Ils les conduisit a travers moult couloirs et escaliers du plus mauvais goût, parsemés de geôles remplies de prisonniers hurlants et autres spectacles peu ragoûtant.

Les rangers se préparèrent a dégainer leurs sabres elfiques tandis qu’Anateria commença a préparer un sortilège de feu.

Les geôles leurs rappelaient les forteresse du Fléau ou les victimes de la peste sont maintenues sous les verrous en attendant les mutations ; Et d’autre horreurs pire encore.

Le petit groupe arriva finalement dans une salle assez vaste, pourvue d’une vaste cheminée ou ronfle un feu accueillant devant lequel sont disposé fauteuils et canapés austères mais de bon goût et a l’air assez confortable.

« vous pouvez revêtir des vêtements propres dans la pièce d’a coté, mon maître va vous recevoir. »
D’un commun accord, les elfes gardèrent leurs vêtements et armes, néanmoins, coquète, elles réajustèrent leurs coiffure. Néanmoins Anateria resta concentré, prête a relâcher sa magie, même si elle sent un froid désormais familier pointé dans son ventre.

je ne vais pas pouvoir rester ainsi très longtemps….

Quelques minutes plus tard, une porte s’ouvrit et le maître des lieux apparut. A sa vue, Sylvannas et Vereesa dégainèrent leur sabres tandis qu’Illanna encochait une flèche et la pointait sur le nouveau venu a la vitesse de l’éclair.

« pas un pas de plus mort ! »

Le nouveau venu, être a l’aspect d’un cadavre desséché, s’arrêta.

« Je sais que mon aspect n'inspire pas confiance Sindoreïs. Mais je n'ai pas pour habitude d'agresser ceux à qui j'accorde l'hospitalité. Me permettrez-vous de m'asseoir dans ma propre demeure ? »

Anateria acquiesça d’un simple signe de tête, le froid emplissait maintenant tout son torse et commençait a gagner ses membres. Elle tremblait très légèrement.

Le mort s’assit dans un des fauteuil et s’adressa au contingent en armes :

« comptez-vous rester dans cette position de combat toute la soirée ?
-cela dépendra de vous mort-vivant ! »

Anateria faisait tout ce qu’elle pouvait pour maintenir son visage sans expression pour ne pas trahir sa faiblesses, mais si cette confrontation ne trouvait pas rapidement une issue, elle allait flancher.

« Je ne suis pas un mort-vivant, mais passons. Que dois-je faire pour que vous m'accordiez un peu de votre confiance ?"
-vous n'êtes pas un mort vivant? et moi je suis le roi Kael'Thas!
-tu es plus belle que lui ma chérie.
-merci mon chou. »

A ce moment, on frappa a la porte et de ces serviteurs elfique famélique fit son apparition. Il jette un regard étonné aux elfes en armes puis s’adresse a son maître.

« Monseigneur, un groupe d'étrangers frappe à la porte. Ils demandent également l'hospitalité.
-Qui sont-ils ?
-Euh…vous devriez venir voir Monseigneur. »

Le mort sembla réfléchir un instant qu’Anateria trouva terriblement long, le froid glacial av désormais envahis ses membres supérieurs. Elle doit s’asseoir, elle doit se sustenter en magie.

« Bien, je dois vous laisser quelques instants. »

Le mort sortit.

Anateria s’effondra alors dans les bras de Sylvannas qui en lâcha son épée. Avec l’aide de Vereesa, elles l’assirent dans un fauteuil et lui donnèrent un cristal de mana a ponctionner. Ce dernier disparut en un instant et les yeux d’Anateria brillèrent. Le froid refluait et commençait a disparaître. Mais il lui faudrait plus.

Alors qu’elle se redressait dans son fauteuil et que les rangers rengainaient leurs armes, le mort revint dans la salle.

« des semaines que personne n’a frappé a ma porte, et voilà que le blizzard m’amène deux groupes le même jour.
-et d’ailleurs, qui êtes vous ? Pourquoi n’êtes vous pas contrôlé par le Fléau ?
-Vous comprenez pourquoi je ne suis pas un mort-vivant. On m'appelle le Roi Blême, et je ne suis pas originaire de cette contrée. Je viens des Îsles de la Morte, bien plus au sud, vers le levant. Je n'ai rien à voir avec ce que vous appelez le Fléau. »

Anateria ne connaissait pas ces îles, tout comme elle ne comprenait pas pourquoi ce…roi blême refusait de se faire appeler mort vivant.

« Et vous d’ailleurs qui êtes vous ?
-je suis la magistère Anateria Bloodfire, et voici les rangers d'élite Vereesa et Sylvannas Windrunner, ainsi que Illanna Silversong. »

Chaque elfe s’était légèrement incliné a l’énoncé de son nom. Puis trois nouvelles personnes pénétrèrent dans la salle.

Le blizzard soufflait avec rage sur les terres du Fléau mort-vivant, ralentissant tous ceux qui voulaient traverser ses terres désolées. Même si les vêtements des anges étaient enchantés pour que leurs porteurs n’aient jamais froid ni chauds, de tels enchantements avaient leurs limites.

En l’occurrence, les vents mordants auraient vite fait de geler sur place les anges ainsi que leurs cornevols si ces derniers n’étaient pas abrités par les dragons squelettes. En effet, bien que ces derniers ne soient faits que d’os, les vents ne les traversaient pas. Autour, les squelettes n’offraient eux que très peu de protection puisque le vent les traversaient. Ils tenaient leur bouclier fermement car ils menaçaient de s’envoler à tout moment. Les seigneur vampire lui aussi s’abritait derrière les dragons.

Mais ce n’était pas tellement le vent que la neige qui posait des problèmes. Avancer était pénible.

« Il faut nous abriter, nous allons geler sur place !
- Inutile. Il n’y a aucun abri dans ces terres. Le seul moyen est d’avancer le plus vite possible vers le royaume du Griffon. »

Tandis qu’il prononçait ces mots, une forme sombre se découpait à l’horizon.

« Une Montagne ?
- Je ne sais pas, mais si s’en est une, il pourra toujours y avoir une grotte. Allons-y.
- Je ne connais pas cette montagne. Il est imprudent de s’en approcher.
- Il est plus imprudent de continuer dans ces conditions.
-A votre guise… »

Le groupe changea de direction pour se diriger vers d’éventuels abris providentiels. Une nouvelle fois, le vampire disparut, explorant sans doute les environs et éliminant les morts vivants du fléau un peu trop proche. Arlia l’avait interrogé à ce sujet, mais il était resté plutôt évasif tandis que ses disparitions fréquentes – et sans préavis – empêchaient toute discussion prolongée. En définitive, toute cette marche était bien silencieuse, une attitude prudente sur ces terres hostiles.

Au bout de quelques minutes, ils réussirent à arriver malgré un vent tel que même les dragons avaient du mal à le contenir et avançaient lentement. Ce fut seulement au pied de leur objectif qu’ils constatèrent ce que c’était : un gigantesque manoir, voir même un véritable château.



« J’ignorait qu’une telle structure existait ici.
- Moi aussi. Partons, ce lieu ne m’inspire pas confiance. »

C’était le vampire qui venait de s’exprimer ainsi. L’ancien Queldoreï semblait impressionné par l’architecture du lieu, mais il était clairement vexé d’avoir ainsi été prit en défaut.

« Maintenant que nous sommes ici, il serait dommage de devoir repartir. Et puis de toute manière, s’ils nous offrent l’asile, un peu de repos ne nous fera pas de mal.
- A condition qu’il ne soit pas éternel, comme bien souvent dans ces terres. »

Les anges frappèrent à la porte, un bruit qui passa inaperçu dans le blizzard. Néanmoins, ils attendirent. Peu de temps après, ils entendirent un bruit et quelqu’un vint leur demander ce qu’ils voulaient. Ils répondirent qu’ils désiraient l’asile pour la nuit, le temps que le blizzard se calme. Immédiatement, entendirent à nouveau le même bruit – sans doute un loquet. A nouveau, il leur fallait attendre.

Le vampire, apparemment insensible au froid et au vent, ne cessait de scruter le château tandis que les squelettes montaient une garde vigilante. Quand aux anges et à leurs montures, ils commençaient à frissonner, si bien que Cyrus du crée un feu pour les réchauffer. C’était néanmoins une solution temporaire. Finalement, quelqu’un ouvrit la porte.

« Mon maître va vous recevoir. »

Les portes s’ouvrirent alors en grand, nécessaire pour faire entrer les dragons squelettes. Une fois la troupe entrée, les portes se refermèrent et la majesté du lieu apparut alors.

Ils se trouvaient dans un gigantesque hall. De chaque côté de la porte, il y avait deux rangées de colonnes avec une dizaine de colonne chaque. Le plafond à un peu plus d’une dizaine de mètre au dessus du sol. Ils ne voyaient aucune lumière, pourtant la salle elle-même était claire. Seul ombre au tableau, on pouvait entendre des cris venant des escaliers au fond de la salle, pas des cris de joie. Un serviteur Stygien visiblement peu nourri et renfermé, s’approcha d’eux.

« Vos squelettes pourront rester ici et nous allons nous occuper de votre monture. L’un de nous va vous guider à notre maître.
- Comment devons-nous nous adresser à lui ?
- Il se nomme le Roi Blême. »

Sur ce peu de parole, il les laissa tandis qu’un autre serviteur, myrmidon, et toujours un peu maigre, s’approchait d’eux, une fois à proximité, il leur indiqua de le suivre. Les anges le firent immédiatement, mais ils furent bientôt rattrapé par le Seigneur Vampire après que celui-ci ai sans doute donné quelques instructions à ses troupes.

Au déplaisir des anges, ils empruntèrent l’escalier duquel venaient les cris. En passant, ils purent également apercevoir des couloirs avec de nombreuses cellules pleines et donc les occupants n’étaient pas reconnaissables. Les anges ne purent s’empêcher de frissonner tandis que le vampire affichait ouvertement sa contrariété : ce lieu lui plaisait de moins en moins.

Finalement, ils arrivèrent à une sorte de salon. Le mobilier était peu fournit, la salle peu éclairée, mais la salle elle-même semblait chaude propre et confortable. Un bon début. De plus, sur la table basse étaient disposés de la nourriture, des boissons ainsi que des vêtements secs. Puis il y avait aussi des elfes, sindoreïs sans doute. Leur yeux complètement verts (et à la limite de « fumer ») mirent les anges mal à l’aise, mais ces derniers étant dans l’obscurité, personne ne le remarqua. Ils reprirent une expression normale juste quand la dernière personne présente, sans doute le Roi Blême vu son apparence, s’exprima.

« Ah, mais voici nos invités de dernière minute. »

Leur hôte, voyant sans doute leur immobilisme, rajouta quelque chose.

« Approchez donc je vous en prie. »

Tandis que les anges s’approchaient, l’une des elfes assise sur un fauteuil, sortit un cristal qu’elle tint dans se mains tout en fermant les yeux. Quelques secondes plus tard, ses yeux brillaient légèrement plus, tandis que le cristal avait disparu, provoquant un léger étonnement des anges. Ils connaissaient de manière intellectuelle la dépendance de certains elfes à la magie, mais le voir de ses propres yeux était autre chose.

Se retournant sur leur hôte, les anges virent deux fauteuils côte à côte libres, ils s’y assirent tout en remerciant leur hôte pour son hospitalité tandis que le vampire se postait juste derrière, mais néanmoins visible. Immédiatement, le Roi Blême fixa ce dernier, se levant à moitié, et lui parla d’une voix très peu aimable…

« Qui êtes-vous ? »

Déjà contrarié par l’endroit, le vampire regarda fixement son interlocuteur, mais sans intensité, avant de répondre.

« Je viens du royaume du Griffon, plus au nord. Mon nom a-t-il vraiment de l'importance ? »

Tandis que le Roi Blême semblait réfléchirent, les trois elfes debout – des rangers – parlaient entre elles, émettant de temps à autre de petits rires étouffés. Manifestement la tension entre les deux morts pas tout à fait morts ne semblait pas les affecter, au contraire des anges qui eux froncèrent légèrement les sourcils. Finalement, l’hôte se leva et s’approcha du vampire.

« Vous n'êtes ni un non-mort, et vous n'appartenez pas à l'Armée des Morts. Montrez-moi vos dents ! »

Pour toute réponse, le vampire sourit, un sourire sans humour, dangereux. Les rangers se penchèrent pour qu’elles aussi puissent voir. L’un d’entre elle s’esclaffa.

« Et beh, si il est calibré comme ca pour tout ca doit être intéressant ! »

Immédiatement, les deux autres eurent des éclats de rire, tandis que les anges secouaient la tête avec un léger sourire. Néanmoins les deux morts ne semblèrent même pas remarquer le dialogue, perdu dans leur monde.

« Les vampires sont interdits de séjour à la Tour Blanche. Par respect pour vos amis Anges, je ne vous chasserai pas dans le Blizzard, mais j'exige que vous retourniez avec vos servants mort-vivants ! »

Cessant de sourire, le vampire regarda l’hôte avec une animosité non dissimulée, puis commença à se retourner d’un air résigné, mais digne.

« A votre guise. »

A nouveau, l’elfe qui avait fait la première remarque parla à nouveau.

« Pauvre vampirounet, tout seul au milieu des morts vivants.
- Tu voudrais le réchauffer, hein Sylvannas.
- Pas que Vere, pas que. »

Elles s’éclaffèrent à nouveau, mais cette fois-ci, elles avaient attiré l’attention du vampire qui posa les yeux du Sylvannas (au sens figuré) pendant une fraction de seconde. Immédiatement, cette dernière lui envoya un baiser de la main tout en arborant un sourire rieur.

Le Roi Blême fixa le vampire jusqu’à ce qu’il disparaisse derrière la porte, puis la porte jusqu’à ce que celle-ci se referme. Ce fut seulement après qu’il se rassit, mais il était visiblement énervé par la rencontre.

« Je suis le Roi Blême, des Îsles de la Morte, et voici la Magistère Anateria Bloodfire, et ses camarades Vereesa Windrunner, Sylvanas Windrunner et Illanna Silversong.
Présentez-vous je vous prie. »

Oui, toujours énervé…

Ce fut Cyrus qui prit la parole, Arlia surveillant du coin de l’œil les elfes.

« Je suis Cyrus, Archelien d'Arcadie et voici ma fiancée, Arlia. »

Immédiatement, les deux anges – et surtout Arlia – reçurent des deux autres rangers, Vereesa et Illanna, des regards trèèèèèèès torrides. Immédiatement, les intéressés répondirent par des sourires, Arlia leur faisant même un bisou à distance. Evidemment, les elfes ne purent s’empêcher de rire joyeusement en constatant que le couple – Arlia du moins – était réceptif.

Le Roi Blême, insensible à ce dialogue muet s’apprêta à parler à la magistère, mais sembla se raviser au dernier moment, posant à la place une question plus généraliste.

« Bien. Qu'est ce qui amène deux groupes aussi différents dans cette région isolée du Grand Nord ? »

Ce fut la magistère qui répondit en premier.

« Nous sommes en missions pour notre souverain Kael'Thas Sunstrider.
- Je ne connais pas cet illustre personnage. De quelle contrée venez-vous ? »

Manifestement, la question prit la magistère complètement à revers. Immédiatement, les autres rangers prirent un air solennel tandis que la Magistère répondait.

« Nous venons de l'éternelle, de la merveilleuse Quel'Thalas, patrie des sindoreïs et Kael'Thas est notre roi! »

La tirade terminée, les trois rangers elfes prirent des poses lascives que leurs vêtements et armures - assez moulantes il fallait dire – mettaient bien en évidence. Le tout formait quelque chose de très… suggestif. Les anges honorèrent l’effort en prenant le temps de détailler chacune des elfes des yeux. Immédiatement, les elfes passèrent – exactement ensemble - leur langue sur leurs lèvres respectives tout envoyant une série de baiser. Les anges répondirent par un sourire suivit d’un clin d’œil tandis que leurs ailes s’étendaient légèrement et que leurs visages semblaient tout à coup rayonner légèrement plus.

Peut-être le Roi Blême aurait-ils bien aimé participer à cette… conversation, mais son physique particulier était certainement un obstacle. Toujours est-il qu’il décida de prendre la parole.

« Parlez-moi de Quel'Thalas. »

Manifestement, la magistère n’était pas satisfaite de la tournure des évènements car elle se renferma avant de répondre. Et sa réponse avait perdu de sa vigueur.

« Quel'Thalas est la terre au sud de ce continent. »

Les rangers n’en restèrent pas là, car elles effectuèrent une envolée de cheveux à la mode l’Oréal© parce qu’elles le valaient bien. Arlia répondit en posant sa main – avec les yeux fermés et la tête de côté - dans la nuque puis en la descendant lentement vers le torse, mais en s’arrêtant lorsque le bout des doigts touchaient l’épaule. Cyrus, quand à lui, se contenta de passer sa main dans ses cheveux.

Pendant ce temps, le Roi Blême et la magistère continuaient de parler.

« Vous en êtes bien loin. Où comptez-vous aller ?
- Nous allons vers le nord, voir ce qui pose un tel problème au Fléau qu'il y envoie plusieurs de ses chevaliers de la mort.
- Vraiment ? Le territoire au nord est encore dangereux sur quelques lieux. Vous plairait-il d'emprunter un chemin sûr ? »

Cette fois ci, lorsque la magistère répondit, les trois rangers se joignirent à elle.

« Nous avons pour mission d'explorer ces terres et le danger ne nous effraie pas.
- Ah ca c'est sur, on l'appelle même le danger.
- Ouais on s'ennuie pendant ce trajet, le dernier moment excitant ca a été l'épisode de la croisade!
- Hallala, que de beaux males en armures....
- Bien. »

Le Roi Blême se retourna ensuite vers les anges.

« Qu'en est-il de vous ? »

Encore une fois, ce fut Cyrus qui répondit mais les elfes s’invitèrent dans la conversation.

« Nous allons rendre visite à un amis qui réside dans le Royaume du Griffon, un peu plus au nord d'ici.
- Il doit être en morceaux.
- Des morceaux d'amis....
- Hum délicieux avec un peu d'épices. »

Cette-fois ci, elles s’attirèrent un regard décontenancé d’Arlia, mais elles n’y prêtèrent pas attention. Manifestement avide de renseignement, le roi Blême continua.

« Le Royaume du Griffon, je n'en ai jamais entendu. Parlez-moi en.
- Du peu que nous en ayons apprit, c'est un royaume était au nord de celui de Lordaeron, et qui a lui aussi subit les attaques du fléau. Néanmoins, ils ont réussit à résister en utilisant eux même la nécromancie, si bien qu'aujourd'hui vivants et mort-vivants cohabitent. »

Une nouvelle fois, les elfes s’invitèrent dans la conversation.

« Un pays de morts qui marchent…
- Ouh la croisade va pas aimer…
- Oh non vraiment pas.
- Ah...des hommes en armure massacrant des morts vivants...... »

Une nouvelle fois, le Roi Blême reprit la parole, il avait l’air plus joyeux.

« Intéressant, intéressant. Voudriez-vous emprunter un chemin plus direct vers le nord ? »

Tiens donc…

Au vu de l'avidité du mort-vivant d'en savoir plus, et son empressement à les inviter, Cyrus se demanda quoi répondre, puis il se lança prudemment :

"D'après le Vampire, nous ne serions plus très loin, mais avec ce blizzard...., j'imagine qu'un raccourci ne serait pas de refus si lui et son escorte peuvent nous accompagner"

Ce qui eut pour effet de refroidir à nouveau l'atmosphère : le Roi Blême se recula dans le fond de son fauteuil, baissa la tête et commença à maugréer pour lui-même, le regard perdu :

"Le vampire ... je l'avais oublié ... quelle répugnante créature ... "

Soudain pris d'inquiétude, l'Ange chercha désespérément quelque chose à dire pour rétablir la confiance, mais ce fut la Magistère Anateria qui reprit en première la parole :

"Qu'avez vous contre les vampires en particulier, c'est un mort vivant mais vous aussi !"

Cyrus se demanda comment allait réagir la créature, mais le sorcier mort ne sembla même pas avoir entendu la Sindoreï parler. Il continuait à maugréer de plus en plus bas, dans une langue inconnue. L'Archelien essuya d'un geste sec la sueur qui commençait à luire sur son front puis reprit la parole.

"Roi Blême ? Vous allez bien ?"

"Ces mort-vivants, tous les mêmes qu'ils soient ou non des pantins du Fléau."

Le Roi Blême sortit de sa torpeur juste après la remarque désobligeante de l'une des rangers et sembla à nouveau ne pas l'avoir entendu.

"Bien, c'est entendu. Mais qu'il ne m'approche pas !"

"Je pense que cette condition lui ira. Les squelettes et dragons squelettes ne vous posent aucun problème ?"

"Non."

"Maudites créatures...."

Les elfes étaient redevenues sérieuses et dévisageaient maintenant les Anges avec une expression à la limite de l'hostilité. Les mort-vivants les mettaient décidément mal à l'aise ...

"Nous lui annoncerons donc la proposition. Doit-on suivre votre raccourci jusqu'au bout, ou peut-on le quitter en cours de route si jamais il s'avère qu'il va plus loin que notre destination ?"

"Je vous accompagnerai. Il ne mène pas encore jusqu'aux royaumes des Peuples du Nord, mais pas loin. Vous pourrez donc le quitter à proximité de votre destination."

Il se leva soudainement, l'air pressé de partir.

"Restaurez-vous tant que vous voulez. Des serviteurs vont venir vous indiquer vos appartements. Le blizzard va encore durer plusieurs et nous partirons avant l'aube."

Le Roi Blême se leva et se tourna vers les Sindoreï.

"Mesdames, vous êtes libres de rester à la Tour Blanche jusqu'à demain matin"

Il s'était dirigé vers la sortie lorsqu'Anateria Bloodfire se leva à son tour et l'interpella.

"Un moment Roi Blême, vous aussi vous allez devoir répondre a des questions."

Ce n'est qu'au bout de quelque secondes, presque arrivé à la porte, que le mort-vivant sembla avoir entendu l'injonction. Il se retourna et pointa ses yeux morts sur la Magistère, dans une posture d'écoute.

"Tout d'abord, qu'est ce qui vous différencie des suppôt du Fléau qui errent dans ces contrées?"

"Je ne suis pas possédé."

"Vous êtes un mort-vivant. Qui nous dit que vous ne serez pas le seigneur des morts en secret ?!"

Le maître des lieux commença à montrer de légers signes d'exaspération sous le regard des Anges qui s'étaient levés à leur tour et regardaient avec inquiétude la scène.

"Je ne suis pas un mort-vivant, je vous l'ai déjà dit."

"Vous êtes mort et vous marchez, vous êtes donc un mort-vivant!"

La Magistère avait le visage crispé et ses yeux avaient légèrement diminué d'intensité, mais elle parlait avec une animosité sous-jacente et une tension dans la voix. Derrière elles, les rangers serraient nerveusement leurs doigts sur la poignée de leurs armes.

"Vous ne comprenez pas, mais peu importe. Que voulez-vous savoir d'autre ?"

"Que faites-vous ici ?"

"Je fais des recherches."

Cette dernière phrase avait été prononcée après un léger moment d'hésitation.

"Quel type de recherches?"

"Vous n'avez pas vous-même daigné répondre en profondeur à mes questions. En quoi devrai-je faire de même ?"

"Je n'ai pas l'habitude qu'on refuse de me répondre mort !"

La dernière phrase avait été prononcée avec une voix véhémente. Les quelques instants qui suivirent furent plongés dans un silence lourd de menaces alors que les deux interlocuteurs se dévisageaient de façon hostile. Une bourrasque de blizzard plus violente qu'à l'accoutumée fit claquer le volet de la fenêtre de la salle avec un bruit fracassant. Le Roi Blême reprit la parole avec un calme froid, proche du zéro absolu.

"Me menaceriez-vous ?"

"Pour ma part vous pourriez bien être un séide du Fléau qui cherche a nous abuser, alors oui je vous menace !"

Hormis le Roi Blême qui fixait toujours le visage de son interlocutrice, tout le monde avait remarqué que la Magistère s'était mise à remuer des doigts, et qu'une légère lueur octarine en jaillissait, signe qu'elle préparait un sortilège à base de feu. Voyant que la situation dérapait, Cyrus reprit la parole avec des gestes apaisants.

"N'y aurait-il pas moyen de résoudre cela d'une manière plus... pacifique ? Je pense qu'il n'y a nul besoin de menacer notre hôte, près tout, il nous aide."

"Rien n'est moins sûr. Je veux des preuves concrètes de sa non-affiliation au Fléau. Et pour ma part, ce que j'ai vu dans ses geôles ne m'inspire pas du tout confiance."

Le Roi Blême reprit après un bref ricanement :

"Votre raisonnement ne tient pas. Si j'avais été de l'Armée des Morts, vous seriez déjà mortes, ainsi que vos amies et les Anges."

"Peut-être...ou peut-être pas. Le Fléau s'est glissé insidieusement en Lordaeron. Il a prit place doucement, corrompant les gens les uns apres les autres. Et quand ils s'en sont aperçu il était trop tard. Ce pourrait être une nouvelle ruse !"

"Vos accusations ne m'intéressent pas. Je vous ai offert l'hospitalité, et vous me remerciez en m'insultant. Si vous ne désirez pas rester ici, vous pouvez aller affronter le Blizzard."

L'Ange reprit à nouveau la parole.

"Je ne sens aucune magie d'ordre nécromantique en lui. Je ne pense pas qu'ils soit asservit au Fléau"

Quelque chose fluctua dans les yeux de la Magistère, puis elle prit fébrilement un nouveau cristal dans l'une de ses poches, et celui disparut. Aussitôt, ses yeux se remirent à briller, mais ses traits se détendirent.

"Vous avez peut-être raison. Pardonnez ma brusquerie, je n'étais plus moi-même."

"Bien. Je vous souhaite donc le bonsoir."

Sur ces mots prononcés de façon un peu sèche, le Roi Blême sortit sans plus attendre. Les deux groupes restant dans la pièce ne dirent pas un mot de plus et se séparèrent après un regard qui se voulait des plus neutres : il n'y avait plus aucune connivence ni tentative de séduction entre eux.

La pièce est plongée dans une semi obscurité, uniquement percée par le feu couvant dans l’âtre, offrant une lueur tamisée.

Dans un grand lit, trois elfes dorment apparemment à poing fermés. La quatrième, qui se révèle être Sylvannas, veille sur ce trio endormis. Elle s’est assise dans un fauteuil au coin du feu, face à la porte, son arc sur ses genoux, une flèche prête à être décochée.
La lueur orangée du feu mourant fait jouer sur la pointe de sa flèche des couleurs écarlates. Et l’elfe replonge dans ses souvenirs de la guerre face au fléau. Elle revoit le visage de ses compagnes déchiquetées par les goules, transpercées par les sortilèges et pire, relevées par l’ennemi pour grossir ses rangs.
Elle se tendit soudain, le silence brisé par les cris des prisonniers de leur hôte…et par sa sœur qui vint la rejoindre pour discuter.
Elles parlèrent bas de choses et d’autre : des anges, de la guerre, du Fléau, du maitre des lieux, quand, soudain….

« boum » « boum » « boum »

Les 2 rangers saisissent immédiatement leurs armes. Puis d’un commun accord réveillent leurs deux camarades. Anateria, encore faible, consomme immédiatement un cristal de mana pour se remettre d’aplomb.

Mais rien de nouveau ne se passe. Néanmoins inquiètes, elles décident de ne pas se recoucher. Anateria invoque alors une bouteille de bon vin, que les 4 elfes se partagent. Le tout sans un mot.

Puis un bruit sourd se fait entendre, comme si on raclait quelque chose contre la base de la tour.

« Ce bruit commence à m’irriter.
-Te fais pas de bile Anateria. »

Mais cela ne sembla pas calmer la mage qui commença à marmonner dans un langage incompréhensible. Sous l’action de ces paroles, le feu de la cheminée commença à évoluer d’une façon étrange, créant des formes indistinctes.

Puis les hurlements des prisonniers reprirent de plus belle, la mage sembla perdre encore plus patiences, les flammes dans la cheminée s’élevant maintenant de façon menaçante.
« C’en est assez ! »

La mage prononça une incantation et le feu partit de la cheminée en une boule de flamme compacte et vint frapper la porte de bois. Mais la porte ne fut jamais atteinte, la boule de feu rencontrant un écran magique juste avant et s’y annihilant.
Anateria resta surprises quelques secondes puis la colère revint.

Négligeant la sensation désormais habituelle de froid dans ses entrailles, la mage tendit un doigt long et fin vers le mur donnant sur le couloir et prononça un seul mot de pouvoir.

Un trait d’énergie cramoisie partit de son doigt et vint frapper le mur, qui explosa. Les moellons furent propulsés dans le couloir et un nuage de poussière s’éleva.

« Mazette Anateria chérie, t’y va pas de main morte. »

Tout en prononçant ces paroles, Sylvannas tira une dague de jet qu’elle envoya par la trou. La dague s’écrasa contre le mur du couloir avec un bruit métallique qui résonna dans tout le couloir.

Le petit groupe ramassa ses effets personnels et quitta la chambre. Elles apercoivent une grosse barre barerant la porte. Anateria est furieuse, ses yeux luisent d’une lueur malsaine et elle se sent prête a carboniser tout ce maudit château.

Elles se dirigent vers l’escalier et commencent a descendre. Au troisième étage, elle s’engouffrent dans un couloir désert.

Anateria presse le pas, sa soif de magie est plus violente que jamais, le froid au creux de son ventre s’est étendu a tout son torse et continue a progresser.

Lorsqu’elles arrivent a un nouvel esclaier, qui cette fois monte, Anateria pousse un juron car elle, et ses amies, se rendent compte qu’elles ne sont pas passées par la a l’aller. Elles montent tout de même et finissent par arriver a un embranchement ou elles prennent a droite.

Au bout de 40 mètres, le couloir finit sur un cul de sac, les elfes font demi tour, mais elels ont beau revenir de plus de 80 mètres en arrière, elles ne retrouvent pas le croisement.

Anateria pousse un hurlement de haine et prononce a nouveau un mot de pouvoir. Le sol vol en élat et laisse entrer un vent froid et violent.
Ce dernier sort a abattu la mage qui tombe a genoux. Ses compagnes tentent de l’aider mais elle a atteint un point de non retour. Pas assez de magie, des sorts trop puissants.

Les rangers sont forcès de reculer alors qu’instinctivement la mage cherche a ponctionner tout ce qui se trouve a portée, comme un trou noir avide de magie.

Mais le trou noir trouva un endroit ou s’approvisionner. Lesp ierres qui entouraient le quatuor sont emplis de magie. Anateria commence alors a les ponctionner, ses yeux prennent une lueur verte presque aveuglante, son visage est d éformé par une expression d’extase infini tandis qu’un cri de plaisir pur s’échappe de ses lèvres.

Et alors que la mage s’abreuve a la source qui semble intarissable, la réalité autour du groupe commence a changer…..

Les anges étaient seulement à moitié endormis, si bien que les bruits sourds qui devaient avoir résonné dans tour le château n’avaient pas manqué de les réveiller. La première fois, ils n’y firent pas attention, mais leurs sens étaient néanmoins en alerte. Ainsi, le second bruit les réveilla complètement et ils s’habillèrent donc, juste au cas où.

Ils entendirent donc parfaitement les cris des prisonniers, suivit, quelques secondes plus tard, d’une retentissante explosion qui les rendit fort mécontent de la qualité du sommeil offert par le lieu. Après tout, il y en avait qui dormaient la nuit ! Ou du moins qui essayaient.

ils entendirent quelques secondes plus tard un crissement très proche de leur porte. Désirant en savoir plus, ils tentèrent d’ouvrir cette dernière... sans succès. Malgré tous leurs efforts, celle-ci refusait de s’ouvrir. Ils abandonnèrent donc leurs efforts... pour le moment. Arlia fit néanmoins une proposition à Cyrus.

« Je vais essayer d’aller voir notre cher vampire. Peut-être qu’il en saura plus que nous. Toi, essayes de voir si tu peux ouvrir cette porte. »

Ce dernier acquiesça lors qu’il prit conscience que la fenêtre était juste assez grande pour la laisse passer. Il la laissa donc sortir dans la tempête tandis que lui trouvait un moyen de sortir n’impliquant pas la destruction du mobilier - après tout, c’était une personne civilisée.


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Arlia avait déjà volé dans des conditions de vol similaires, voir même pires. Il existait en Arcadie un lagon en permanence balayé par les tempêtes et tout ceux voulant tester leurs compétences y venaient régulièrement. Certains en mourraient, même si c’était très rare. Elle-même y avait été plusieurs fois, si bien que la seule véritable difficulté nouvelle était la température. En encore, les vêtements anges, quelqu’ils soient, étaient crées pour réguler la température du porteur et donc le protéger de l’environnement extérieur. Ils n’étaient peut-être pas suffisant actuellement, mais ils empêcheraient l’ange de geler sur place.

Elle atterrit près de la porte principale et la trouva complètement fermée. Elle s’en approcha doucement, mais lorsqu’elle tenta de l’ouvrir, celle-ci refusa obstinément de bouger. L’ange rebroussa donc chemin plutôt que de risquer des ennuis. Après tout, elle savait que Cyrus avait réussit à ouvrir la porte de leur chambre.


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Cyrus attendait patiemment le retour de sa fiancée qu’il savait se rapprocher. une fois celle-ci rentrée, il utilisa la magie pour refermer la fenêtre. Sans chercher à se reposer, elle lui demandait comment il avait fait tout en s’approchant de la porte.

« Une simple barre coincée dans la poignée qui empêchait l’ouverture. Je l’ai découpé avec une lame de feu.
- Tu as une idée de pourquoi ils voulaient nous enfermer ?
- Non, mais ça ne me plaît pas du tout. »

Instinctivement, Arlia récupéra ses armes avant d’emprunter le couloir en direction du hall principal.


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Le vampire commandant l’escorte des anges savait parfaitement ce qui se passait. En pour cause, puisqu’il était aux première loges pour observer le Roi Blême et quelques-uns de ses serviteur négocier avec des démons accompagnés de morts-vivants du fléau. Ses propres troupes se « reposant », formant ce qui pourrait être décrit par « un tas d’os sans queue ni tête », il n’avait pas à craindre qu’elles le fassent remarquer. Quand au cornevol, la créature était trop intelligente pour ne faire ne serait-ce qu’un mouvement.

Il était hélas trop loin pour comprendre les détails de l’opération, mais vu la présence de prisonnier vivants chez les démons, il était clair qu’ils s’agissait d’une livraison quelconque.

il lui fallait donc attendre d’en savoir plus, et tâcher de ne pas se faire remarquer.


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Les anges progressèrent sans encombre dans les couloirs de la tour blanche. Au bout de quelques dizaines de mètres, ils arrivèrent devant une porte fermée... mais dont le mur à côté comportait un énorme trou. Alors qu’ils examinaient ce dernier, une autre explosion retentit pas si loin que cela.

Au moins, ils savaient ce qui avait fait une partie de ce bruit. Sur leurs gardes, ils continuèrent leur avancée vers le hall d’entrée.

Au centre du Hall de la Tour Blanche, un étrange rassemblement se tenait. Des envoyés de la Légion Ardente et leur garde mort-vivante faisait face au Roi Blême et ses hordes, troquant visiblement des esclaves et prisonniers de toutes races. Cette vision fit perdre toute retenue aux elfes qui étaient arrivées au seuil de la salle qui s'en donnèrent à coeur joie de lâcher flèches et sortilèges.

Elles ne purent le faire bien longtemps car les dalles de la salle s'enfoncèrent dans les entrailles de la terre pour cacher leurs ennemis tandis que les dalles à l'entrée de la salle, juste devant elles, se levèrent pour former un mur impénétrable. Lorsque les dalles montées sur piliers redescendirent, ce fut pour leur montrer une salle vide dans lequel soufflait seulement un simple courant d'air.

Les elfes choisirent de se diriger vers un coin tandis que les Anges rejoignaient leur ami vampire quelques instants après. Il était temps de partir. Cyrus courut dans la chambre qu'il occupait avec Arlia pour aller chercher leurs affaires. La porte se referma derrière lui ...

Des dalles commencèrent à descendre autour du coin où s'étaient réfugiées les elfes. La troupe de mort-vivants alliés aux Anges se dirigea vers la porte avec la ferme intention de la fracturer. Les dalles devant la porte se mirent néanmoins à descendre également, pour les en empêcher.

De rage, la mage elfe lança un sort de destruction dessus, telle une vague sismique invisible, qui devait fracasser les vantaux. Mais alors que le sort atteint la porte, il fut arrêté dans un grand flash lumineux et sonore, et renvoyé tout azimuts. Le sort ébranla la salle et fit trembler les dalles sur lesquelles se tenaient les personnes présentes. De la poussière et de la roche tomba ...

En réponse, les dalles sur lesquelles se tenaient les squelettes se mirent également à descendre. Ces derniers montèrent bien vite sur le dos des dragons squelettes qui, à la recherche d'une autre dalle où se poser, se dirigèrent vers les elfes. Ceux-ci répondirent d'une volée de flèches et de sorts qui expédia plusieurs mort-vivants et fragments d'os dans les entrailles du hall de la Tour Blanche. Les dragons finirent par opter pour du vol stationnaire.

N'y tenant plus, Arlia se décida à aller examiner la porte de plus près, suivie de ses fidèles Cornevols. Alors qu'elle touchait l'une des serrures, dans le but de la fracturer, elle fut arrêtée par le même contre-sort que tout à l'heure. Un puissant flash lumineux lui transmit une haute dose d'énergie magique et l'envoya bouler en arrière, inconsciente. Elle ne dut son salut qu'au secours inespéré d'un Cornevol.

Alors que pour tout le monde la tension était palpable au fur et à mesure que les options diminuaient, la dalle sur laquelle se tenait le vampire se mit elle aussi à descendre ...